C’est la première fois qu’on présente le peintre Akseli Gallén-Kallela en France, alors qu’il est LE grand peintre finnois. Il étudia cependant en France où il fut élève de l'Académie Julian, puis à l’atelier de Fernand Courmon dans les années 1880. Il peint Paris avec justesse, avec toujours un fulgurant éclat de lumière. Il me fait penser, cependant en plus sombre, au peintre espagnol Joaquin Sorolla, son contemporain.
Il eut un grand succès à l'Exposition universelle de 1900 avec les fresques du pavillon finlandais sur des thèmes tirés de l'épopée du Kalevala, exposa de nouveau à Paris en 1908 avant de s'embarquer pour l'Afrique d'où il ramena une série flamboyante de peintures et aquarelles.
Voici donc encore un peintre actif au tournant du XXème siècle dont nous n’avions jamais entendu parler, comme Cross. On apprend à tout âge, c’est ça qui fait qu’on ne se sent pas du tout vieillir. Et encore une bonne raison de venir au musée d’Orsay puisque cette très riche exposition est située au 5ème niveau, juste après la merveilleuse allée des Impressionnistes.
Gallén brosse des portraits saisissants de réalisme, mais toujours pleins de sensibilité. Des familles bourgeoises figées dans leur mode de vie, mais dont on dirait bien qu’ils vont s’adresser à vous, des scènes intimes où le rougeoiement du feu, toujours proche, irradie les faces des personnages. Et, aussi, le portrait de sa jeune épouse auréolée de ses cheveux blonds …Dans les années 1893-94, Gallèn se tourne vers le symbolisme. Ad Astra évoque le thème de la résurrection. Dans Symposium, deux hommes assis fixent une apparition étrange. L’un d’eux est Jean Sibélius. Et puis l’on découvre la grande épopée populaire des chants finlandais avec l’incroyable aventure du Kalevala, équivalent de l’Illiade, de l’Odyssée ou du Ramayana. L’épopée fut écrite en 1835 par Elias Lönnrot à partir de poèmes finnois chantés. La sombre histoire d’un outil étrange (le sampo, un moulin ?) forgé, conquis, volé, brisé, qui apporte – même en morceaux – la prospérité au pays qui le détient.Une dernière mention pour les belles fresques du mausolée Juselius, qui parlent d’enfance et de mort. En revanche, je suis moins enthousiaste sur les tableaux peints en Afrique. S
Akseli Gallen-Kallela, une passion finlandaise, au Musée d'Orsay du 7 février au 6 mai 2012.