Lyon, décembre 1991. Un grand chauve pas encore tout à fait chauve se retrouve par hasard sur un terrain de tennis entouré de gens qui font du bruit. Il n’est pas habitué, il n’aime pas vraiment ça. Guy rêvait de devenir un homme, il va devenir bien plus : un homme qui rêve de devenir Noah. Mais le peut-on quand on rougit de danser la valse avec un mentor franco-camerounais autour d’un saladier d’argent alcoolisé ?
Douze ans après, c’est l’heure de compter l’héritage. Quand on a coaché des champions près de quatre week-end par an, ils deviennent ses propres gamins. Le petit Richard avait besoin d’un déclic, Forget le lui offre : avril 2006, deux branlées à Pau font comprendre à Mozart qu’il n’aimera pas les matches en cinq sets. Deux ans plus tard, Gasquet livre son match fondateur en équipe de France, Nokia à la main. Il ne sortira plus de l’équipe, ni de son survêtement, sauf pour une humiliation en Espagne.
Guy aime les iconoclastes, comme son ami Henri l’était. Il a donc lustré avec amour le boulard de Tsonga, qui vit sans coach, celui de Monfils, qui ne sait pas à quoi sert un coach, et celui de Simon, qui emmerde tous les coaches sauf le sien qui jouait comme lui à l’époque où il jouait. Il y en a quand même un autre qui l’a écouté. Un joueur de double propulsé joueur de simple, grand, gaucher et sujet à la dépression. Le fils prodigue, capable de tuer l’Espagne et l’Argentine à lui seul et surtout de rêver comme un con qu’il sera l’homme de la finale. Mais Guy avait un doute. Il a pris Golmard, Raoux, Ascione, Chardy et donc Benneteau en leur faisant croire qu’ils seraient rappelés parce que le groupe France c’est ça, il a fait croire que le groupe France c’était Clément, Santoro et Grosjean, il a fait baisser son short à Mathieu à Bercy en finale et il avait moins de doute. Il fallait leur donner confiance. Guy manquera quand même à Escudé, qui fait un bon capitaine de Fed Cup.
Pendant ce temps-là, France Télévisions a décongelé une queue de Loth pour commenter la nuit. Ca rappelle vraiment l’époque Noah.