Nous inaugurons ici une rubrique à propos des élections présidentielles en publiant ci-dessous un extrait du programme d’Eva Joly dévoilé ce week-end à Roubaix et qui concerne la politique agricole de la candidate d’Europe Ecologie les Verts. Nous tâcherons d’interroger les programmes des autres candidats pour voir ce qu’ils proposent en la matière.
Nous ne pouvons qu’approuver l’ensemble de ces mesures et notamment celle qui prévoit l’instauration de 100% de produits bio dans les cantines scolaires.
On note toutefois que rien n’est dit sur le financement de ces mesures et notamment sur la PAC. Or sans une refonte complète de la PAC et une réorientation des fonds européens vers une agriculture plus durable, on voit mal comment une telle politique pourra être mise en oeuvre.
En un demi-siècle, les lobbies de l’agro-alimentaire ont rendu notre nourriture trop grasse, trop salée, trop sucrée. Les enfants, matraqués par la publicité, prennent de plus en plus tôt des habitudes de “mal-bouffe”. De leur côté, des agricultrices et des agriculteurs deviennent malades des pesticides, et celles et ceux qui veulent se lancer dans l’agroécologie peinent à trouver des terres. Sous prétexte de “nourrir le monde”, l’Europe empêche les cultures vivrières de se développer dans des pays du Sud. Dans le même temps, ses importations accélèrent la déforestation et la crise climatique. Il est temps pour la France d’adopter un nouveau modèle agricole et de défendre en Europe une Politique Agricole Commune permettant l’accès à une alimentation saine et diversifiée, accessible à toutes et tous, produite par des paysans plus nombreux, équitablement rémunérés, et travaillant dans un environnement préservé.
1 Une alimentation saine passe par le développement de l’agriculture biologique, dans le cadre de la conversion générale vers l’agroécologie. Sur le modèle de la loi SRU, les collectivités seront incitées à convertir au minimum 20% de leurs surfaces agricoles utiles à l’agriculture biologique d’ici la fin du quinquennat. L’objectif doit
être de permettre, dans un premier temps, une alimentation 100% bio dans les cantines de nos enfants, pour les crèches et les maternelles d’ici la fin du quinquennat.
2 Un plan national de prévention de l’obésité sera élaboré : les seuils de qualité pour l’agroalimentaire seront renforcés, la publicité encadrée. Une campagne permanente d’information et de sensibilisation à l’équilibre alimentaire et à l’activité physique sera entreprise.
3 L’objectif de réduction de 50% des pesticides d’ici 2018, issu du Grenelle de l’environnement, deviendra prioritaire. Mais il ne peut s’agir que d’une étape. L’horizon que l’on doit se fixer, pour et avec les agriculteurs, c’est la sortie des pesticides en une génération.
4 Pour mener une vraie politique de développement territorial agricole en faveur de l’emploi, de l’environnement, des productions de qualité et des circuits courts, une réforme foncière doit être engagée. La priorité ne sera plus donnée à l’agrandissement et à l’hyper-industrialisation. L’artificialisation des terres agricoles sera fiscalement découragée.
Pour en savoir plus: Le projet présidentiel d’Eva Joly