41 jours- L'attente

Publié le 11 février 2008 par Nitchioule
Toujours pas de nouvelles de mon ancien employeur. Il devait peut-être me proposer un CDI... J'ai renoncé à rappeler. L'attente m'a engourdie. Je n'espère plus. Pire, je redoute le changement. J'évolue désormais dans un univers de moquette, de fumée et de café brûlant.
Les jours passent lentement. Tous les soirs, Dug se couche en rêvant que demain sera différent. Il se lèvera tôt, il écrira, il travaillera, on parlera. Tous les matins, le réveil sonne, il l'éteint, se rendort et émerge finalement 5 heures plus tard, le regard morne. Je vois l'énergie qu'il lui faut pour s'extirper d'un sommeil alourdi d'angoisse.
Quand il pleut, c'est pire que tout. Les vitres de la chambre pleurent à grosses gouttes. Le gris enveloppe la maison et nous cloisonne désespérément. Il arrive que Dug reste au lit toute la journée. La Nitchioule va alors du bureau au salon, allume cigarette sur cigarette, s'assied à la table de la cuisine et accourt quand il l'appelle depuis la chambre. Elle le prend dans ses bras, lui dit que tout va bien se passer.
Quand la nuit tombe, on se détend. Le plus dur est passé. Bat' rentre du boulot, Lulu l'accueille, et tout rentre dans l'ordre : on est comme tous les Français, on se sert un verre de vin, on dîne et on discute. Les radiateurs ronronnent.