Another Happy Day // De Sam Levinson. Avec Ellen Barkin, Ezra Miller et Kate Bosworth.
Je crois que Another Happy Day restera le film le plus déprimant que j'aurais vu en 2012. Sérieusement, j'ai littéralement chialé pendant les presque deux heures de film. J'ai donc bien
évidemment été très ému par cette histoire racontant les aventures d'une famille farfelue. Il y avait des moments de rire certes, mais ce n'était pas suffisamment puissant pour m'enlever ma
peine. Another Happy Day m'a également permis de redécouvrir Ezra Miller que j'avais déjà bien aimé dans Californication (ou encore Royal Pains pour les films les plus récents). Ce film est
finalement plutôt parfait, naviguant entre diverses sentiments en toute modestie. Le film n'en fait jamais trop, et c'est justement ce que j'ai adoré. On nous raconte avec véracité le désespoir
d'une famille qui au fur et à mesure que le film avance connaître de nombreux moments déprimants. Les pauvres vont voir la mort en face, la plongée d'un adolescent dans l'enfer de l'alcool, la
drogues et autres. Le film apporte également un regard réaliste sur la famille, où les sentiments sont beaux et soignés.
Lynn débarque chez ses parents pour le mariage de son fils aîné, Dylan. Elle est accompagnée de ses deux plus jeunes fils, Ben et Elliot. La propension de ce dernier à mélanger alcool,
drogues et médicaments ne le prive pas d'une certaine lucidité sur la joie des réunions de famille.
Et la réunion, de fait, est joyeuse : grands-parents réac, tantes médisantes, cousins irrémédiablement beauf.
Sans compter le premier mari de Lynn qui arrive flanqué de sa nouvelle femme tyrannique.
Chaque matin annonce décidément un nouveau jour de bonheur.
Une comédie sur des adultes en guerre, des ados en crise et le mariage qui les rassemble tous... pour meilleur et pour le pire.
L'histoire de base de ce film est finalement tout ce qu'il y a de plus banale mais le scénario ne l'est pas. Il nous offre une galerie de personnages tous plus beaux les uns que les autres. Et je
parle évidemment de leur coeur, de leurs aventures rétrogrades, du résultat final qui nous amène une conclusion des plus belles. Et quand je dis belle c'est qu'elle était certes émouvante mais
que les sentiments étaient beaux et bien développés. Le film a tout fait pour nous apporter sa vision d'une famille qui derrière un scénario très bien écrit, soigné, et jamais dans le pathos,
frappe à grand coup de poing. Je pense que le but premier de Another Happy Day n'est pas de raconter une histoire, mais de raconter l'histoire. Entre humour noir et scènes glaciales, cruelles
voire même difficiles, on a les parfaites craquelures d'une famille qui ne sait plus ce qu'elle fait, ni ce qu'elle veut. Elle est au bout mais ne le réalise pas tout de suite. C'est ce qui nous
plonge au fur et à mesure dans un univers sans aucun répit.
Sam Levinson réalise ici un premier film attachant. Je ne conseille surtout pas de le voir seul au risque de déprimer pour une année entière, et d'en finir et tout le liquide lacrymal que votre
corps peut contenir. On peut retenir également le très bon cast et je pense évidemment à Ezra Miller qui surpasse les attentes. Avec ce film, cet adolescent est promis à un avenir radieux au
cinéma, et notamment dans des films indépendants comme celui ci. Je pense aussi à Kate Bosworth qui, en mère, est crédible et fournie tout simplement cette dimension d'instabilité et de
rassemblement qu'il fallait au film. Et enfin, Demi Moore qui pour une fois ne fait pas un navet et pour ça, on ne peut que la remercier (un petit peu). Au final, Another Happy Day m'a bouleversé
et les mots me manquent pour décrire la beauté de ce film, réaliste et jamais surjoué. Parfait.
Note : 10/10. En bref, un coup de coeur parmi tant d'autres, une claque émotionnelle qui me ronge encore de l'intérieur.