C’est à Angoulême que l’aventure Puddle débute. Six jeunes étudiants de l’Ecole Nationale du Jeu et des Médias Interactifs doivent présenter un projet à la fin de l’année. Les neurones chauffent, les idées s’emmêlent puis le concept arrive sur un plateau d’argent : pourquoi ne pas créer un jeu basé sur la physique ? Les mois passent, le projet avance et se concrétise en 2009. Un an plus tard, le titre est présenté au Games Festival 2010, la même année que Rocketbirds (le test de ce titre est disponible sur le site). Son nom apparaît parmi ceux des finalistes. L’engrenage démarre pour Puddle : le concept attire Neko Entertainment, un studio français, qui n’hésite pas à proposer aux six développeurs main forte pour finaliser le projet. La démo téléchargeable gratuitement sur PC se transforme alors en un véritable jeu payant. Parlons en d’ailleurs…
Tout commence avec un gobelet contenant un café et une petite cuillère en plastique. Le liquide ne bouge pas, il est immobile, son heure est proche. Enfin, pas nécessairement car avec votre aide, il a une chance de changer son terrible destin : en bougeant la caméra de gauche à droite, le café se frotte d’un côté à un autre du gobelet, la cuillère est entraînée dans le petit courant : son maigre poids appuis le liquide, le verre jetable tombe. Le café coule et s’échappe, votre histoire débute ici.
Puddle se contente de placer un contexte à chaque grande étape du jeu. Le café qui tombe est le premier chapitre, le reste est le résultat de ce petit événement. C’est l’effet boule de neige.
Si vous avez déjà mis la main sur LocoRoco, Lemmings ou plus récemment Mercury, le gameplay de Puddle devrait vous rappeler des choses. Les idées de ces titres tournent autour du même concept : survivre en contrôlant directement ou indirectement l’action du «personnage». Ici, il est question d’aider un fluide en tournant la caméra de gauche à droite afin qu’il glisse. Pour corser un peu la chose, les niveaux vous inviteront à arracher de temps à autre une poignée de vos cheveux. Au début, le tout se montre plutôt facile, quoi que assez pervers, puis plus on progresse dans les chapitres, plus la difficulté augmente. Logique. D’ailleurs, il va en falloir de la logique et du doigté pour sortir le liquide de certains endroits. Parfois, il vous faudra doser la caméra afin de ne pas trop pencher la caméra, sinon quoi le fluide ira se heurter contre des parois brûlante. Dans d’autres situations, votre rapidité et votre vigilance vous sauveront, notamment lorsqu’il sera question de sauter par dessus un creux. Au lancement d’un niveau, votre jauge de liquide est pleine. Pour la faire descendre (ce qu’il faut éviter au maximum), il suffit de laisser le fluide trop longtemps sur une parois brûlante, de toucher des plantes ou de tout bêtement perdre des goûtes en chemin en allant trop vite. Si votre jauge atteint le seuil critique, c’est à dire en dessous de la barre rouge, vous êtes bons pour recommencer le niveau.
Vous l’aurez compris, Puddle est un casse-tête particulièrement rigoureux qui n’excuse que rarement l’erreur.
Pour briser la routine, les développeurs ont eu la bonne idée de varier les liquides. Outre le café, vous aurez également la possibilité de faire glisser (lentement) de la nitroglycérine ou de la lave (rapidement). Si la nitroglycérine explose au moindre choc important, la lave elle se durcit lorsqu’elle n’est plus exposée à une forte chaleur. En plus de ça, vous aurez parfois l’occasion de balancer votre liquide pour prendre de l’élan afin d’appuyer sur un bouton. Ironiquement, vous devrez même parfois brûler le liquide pour compléter un chapitre.
Question durée de vie, on est loin des quinze minutes qu’offrait la version PC d’origine. Le titre propose désormais une cinquantaine de niveaux, des médailles à débloquer (et donc du scoring) et un mode laboratoire quelque peu quelconque.
Un univers propre
D’emblée, Puddle peut rappeler un certain World of Goo, un autre titre indépendant. Cependant le titre se démarque grâce à son univers varié et décalé basé sur des éléments réels. Si on commence avec des environnements assez ternes, par la suite on découvre des décors bien pensés et originaux. Le niveau en dessin en est une bonne illustration, on fait glisser le liquide sur du papier, comme si le jeu n’était qu’à l’état de croquis. Musicalement, le jeu fait bien son travail : les musiques zens collent bien au titre et les bruitages sont de qualité.
Conclusion : 8/10
Puddle est une franche réussite. Reste à mesurer l’étendu de son charme, car si le titre développé par Neko Entertainment sait s’entourer d’excellentes idées, il sait aussi les brider au point de dégoûter littéralement les joueurs allergique à la difficulté. Bien que simple d’accès, le titre propose un challenge qui risque de rebuter bien des personnes, la rigueur étant de mise dans ce titre. Mis à part ça, Puddle est un jeu XBLA original et varié à la réalisation travaillée. Les fans de Super Meat Boy devraient apprécier.
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