Les migrations climatiques ont explosé ces dernières années pour dépasser celles liées aux conflits, mais le sujet est toujours ignoré pour ne pas remettre en cause les politiques écologiques actuelles.
Avant les années 2000, les guerres étaient le principal facteur de déplacements forcés. Mais en ce début de XXIe siècle, le réchauffement climatique les a clairement remplacé, et augmente depuis de façon exponentielle. En 2008, 20 millions de migrations contraintes étaient liées à l’environnement sous forme de catastrophes naturelles telles que les sécheresses, inondations et tremblements de terre, contre seulement 4.6 millions pour les conflits.
La situation a continué à s’aggraver pour atteindre les 42 millions de migrations climatiques en 2010, notamment avec les tremblements de terre au Chili et en Haïti, les importantes inondations au Pakistan et aussi les sécheresses au Darfour et en Russie. Ce type de déplacement étant lié au réchauffement climatique qui ne cesse d’accélérer avec l’industrialisation à grande vitesse des BRIC, les recherches, sur le sujet prévoient une amplification de ce phénomène.
Les conséquences de cette pression migratoire grandissante pourraient être très lourdes mais les états continuent de faire la sourde oreille pour ne pas avouer l’insuffisance des mesures prises sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre et sur l’adaptation au changement climatique. Une double nécessité s’impose pourtant. Il faut d’une part contenir le réchauffement du climat avec des accords internationaux sur les émissions de co2 et la mise en place d’une réelle révolution verte. D’autre part, les pays riches se doivent de repenser les politiques d’assistance aux victimes en revoyant les restrictions mises à la circulation des personnes.
Si les politiques mises en place ne peuvent rien contre les catastrophes naturelles, elles peuvent en revanche grandement influer sur l’ampleur de celles-ci.
F.A.