Ce sont les conclusions de cette étude du Centre universitaire de santé McGill, publiée dans l'édition en ligne du 17 janvier du Lancet Oncology. L'étude menée sur des patientes présentant des symptômes montre que 78% des tumeurs de haut grade détectées proviennent de l'extérieur des ovaires, au niveau des trompes de Fallope. Ces résultats ont des implications majeures pour le diagnostic de ce cancer, d'autant qu'une fois détectés, ce type de tumeurs peut être traité de manière efficace.
90% des décès par cancer de l'ovaire sont liés à un cancer de haut grade fréquemment diagnostiqué à un stade avancé, rappellent les auteurs qui dirigent le projet DOVE ((Detecting OVarian cancer Earlier), un programme de recherche clinique financé par l'Institut canadien de recherche en santé (IRSC) et la McGill University. Ce projet vise à développer une méthode de détection du cancer de l'ovaire à un stade précoce. Mais ici les chercheurs ont regardé, chez des patientes à symtômes, si un accès libre au test de détection permettrait d'augmenter le taux de diagnostic précoce.
L'étude a porté sur 1.455 femmes âgées de 50 ans ou plus qui présentaient des symptômes de cancer de l'ovaire. Ces patientes ont pu subir le test de diagnostic sanguin CA125 qui mesure les niveaux de protéines CA125 et une échographie transvaginale (ETV). Les chercheurs ont comparé les caractéristiques démographiques des patientes avec celles des femmes dans le même groupe d'âge sans symptôme.
Parmi les femmes participantes, 27,6% étaient dans le groupe d'âge le plus à risque soit âgées de plus de 65 ans. 16,4% ont eu besoin d'examens supplémentaires. 22 cancers gynécologiques ont été diagnostiqués, 11 (50%) étaient des cancers de l'ovaire envahissants, dont 9 de haut grade. La prévalence du cancer invasif de l'ovaire s'élève sur ces participantes à 1/132 femmes soit 0,76%, soit 10 fois plus que le taux moyen rapporté dans les études de dépistage. 8 (73%) de ces tumeurs se sont avérées résécables vs 44% chez les patients témoins hospitalisés. Et, surtout, 78% soit 7 tumeurs de HG provenaient de l'extérieur des ovaires, au niveau des trompes de Fallope. Seuls 5 avaient été associés avec des taux de CA125 légèrement « trop » élevés et/ou aucune anomalie de l'ovaire sur échographie endovaginale.
Le résultat remarquable de cette étude, même si elle porte sur un petit nombre de tumeurs détectées, est la proportion de tumeurs de haut grade ayant pris naissance en dehors des ovaires et que ce type de cancer de l'ovaire provoque des symptômes et a le potentiel lorsqu'il est diagnostiqué assez tôt d'être traité efficacement. Ce résultat suggère aussi que les programmes de diagnostic précoce devraient donc chercher à identifier les tumeurs de faible volume plutôt que les tumeurs au stade précoce Et si l'étude suggère un meilleur taux de détection chez des femmes symtomatiques, les auteurs précise qu'une détection systématique des patientes dans cette situation est prématurée.
Cette réserve, même s'il s'agit ici, de femmes présentant des symptômes va dans le sens de la prudence quand il s'agit de détecter ce cancer, comme le suggère également cette étude récente publiée dans le JAMA en juin 2011, mais sur des patientes sans symptômes.
Chaque année plus de 200.000 femmes dans le monde sont diagnostiquées avec un cancer de l'ovaire et 70% risquent le décès sans un diagnostic adapté. Les chercheurs confirment ici qu' échographie des ovaires + CA125 ne suffisent pas à diagnostiquer à temps ce type de cancers.
Source: The Lancet Oncology, Early Online Publication, 17 January 2012 doi:10.1016/S1470-2045(11)70333-3 “Assessment of symptomatic women for early diagnosis of ovarian cancer: results from the prospective DOvE pilot project” et Mac Gill University The Dove Project (Visuel)
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