Enfin, du texte, beaucoup de texte, d'une qualité d'écriture nettement au dessus de la moyenne. Du sexe, déviant comme il se doit, comme dans "Royalty", où une duchesse se la joue "Venus in fur". L'aliénation et l'enfance sous tutelle, comme dans "Holy day" et "Late bloomer". L'american way of life, quoi... Une adéquation parfaite donc entre une forme outrée mais maîtrisée et un discours faisant fond sur des refoulés civilisationnels, parce que faire tout ce boucan pour dire que la société est moche et qu'on est malheureux, évidemment, ça lasserait vite...
Ce qui rend l'écoute de salon possible, c'est non seulement cette richesse des textes, cette variété des ambiances, mais aussi ces interludes qui rompent la furie noisy et vous plonge dans le versant catatonique de la folie, avec piano désaccordé au son métallique et autres bizarreries étonnantes pour l'oreille. Mais bon, on est pas contre les voir sur scène, si ces ptits gars daignent un jour venir hurler chez nous.
En bref : Hawks nous prouve qu'il y a une vie après The Jesus lizard. Un disque de swamp punk qui rejoint les sommets d'intensité qu'ont atteint les grands de la scène noise rock américaine des années 90. Une intensité qui rime souvent avec émotion.
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