Praline est venue vivre en France, mais ses souvenirs du Liban où elle est née et où elle a vécu son enfance ne s’estompent pas. La guerre, dont elle dit qu’elle ne l’a pas vécue, s’est insinuée en elle et l’obsède. L’inquiétude vis-à-vis des siens restés là-bas, qu’elle appelle de temps en temps au téléphone (et qui lui racontent les dernières blagues), la venue à Paris de Wahid qui a fui une guerre sans préméditation, le retour à Beyrouth et une séance de cinéma où la salle entière vibre pour le héros (E.T.) quand, le lendemain, les hommes vont peut-être reprendre les combats les uns contre les autres, autant d’images qui disent l’absurdité d’une guerre civile (comme on dit) où personne ne comprend rien. Et Praline, au milieu de ce spectacle, dit un conte finlandais où une mère répare le corps d’un enfant mort, tandis qu’au Liban on tue les enfants…
Praline Gay-Para porte ce récit d’une voix légère, dans un décor simple, mais son histoire s’installe, l’air de rien, dans nos têtes et nous partageons son souhait de ne pas mettre la guerre dans la vie de ses enfants. Hélas ! peut-on y échapper ? Combien de générations sans guerre faut-il pour avoir le goût de la paix ?
J'ai vu ce spectacle au Théâtre des Sources de Fontenay aux Roses (92).