Au 10 février, le Ministère français de l'Agriculture déclare une présence confirmée du virus de Schmallenberg sur des agneaux dans 94 élevages ovins du Nord de la France. Désormais, plus de 1.200 exploitations, en Europe du Nord auraient été testées positives pour le nouveau virus. Un virus qui pourrait bien se répandre au-delà de ces régions, indique l'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) qui travaille, à partir des données épidémiologiques des Etats membres sur les scénarii possibles de propagation du virus de Schmallenberg.
Ce virus de la famille des orthobunyavirus, qui n'affecte que les ruminants, a été identifié pour la première fois au Pays-Bas et en Allemagne en novembre dernier. D'autres foyers ont depuis été recensés en Belgique et plus récemment au Royaume-Uni. La maladie se manifeste par de la fièvre, une chute de production de lait et des malformations à la naissance, en particulier chez les ovins. Le virus est transmis par des insectes vecteurs. Pour en savoir plus.
Dernier bilan pour l'Europe du Nord : Le Département britannique de l'Agriculture (DEFRA) dans son dernier bilan pour l'Europe du Nord, du 10 février, montre une épidémie en constante évolution, désormais responsable de plusieurs malformations identifiées chez des agneaux et un veau et avec une augmentation significative du nombre de rapports de cas (voir carte ci-contre).
· Le Royaume-Uni signale 28 exploitations ovines positives dans le Suffolk, Norfolk, Kent, Essex, Sussex et l'Hertfordshire et indique que le Nord de la France pourrait connaître un nombre croissant de cas.
· En France, la présence du virus vient ainsi d'être confirmée sur des agneaux dans 44 nouvelles exploitations sur la dernière semaine. 94 élevages sont désormais touchés dans 18 départements essentiellement du Nord de la France (02, 08,10, 14, 50, 52, 54, 55, 57, 59, 60, 62, 67, 76, 80, 86, 87, 88).
· En Allemagne, 434 exploitations ont été testées positives pour le virus Schmallenberg dont 402 élevages de moutons, aux Pays-Bas près de 500 exploitations seraient touchées, en Belgique, près d'une centaine.
Quelles sont les tendances ? L'Efsa commencé à examiner les scénarios possibles épidémiologiques et appelle l'ensemble des états membres à communiquer leurs données épidémiologiques. L'Efsa indique que le nombre de vecteurs et la température saisonnière permettront de déterminer si l'infection pourrait se répandre au-delà des régions touchées à l'heure actuelle.
Les mesures ? Un diagnostic PCR sur l'ARN viral, développé par l'Institut Friedrich Loeffler, a été transmis à tous les grands laboratoires européens (Voir tableau des tests positifs/négatifs). Des tests sérologiques sont en cours d'élaboration dans tous les pays touchés.
En France, les experts scientifiques, les vétérinaires et les laboratoires pharmaceutiques du Réseau français pour la santé animale (RFSA) sont chargés de mettre au point dans les meilleurs délais un test sérologique et un vaccin adapté.
Alors que l'UE vient de solliciter l'assistance scientifique et technique urgente de son agence de sécurité alimentaire l'European Food Safety Autority (EFSA), sur les risques éventuels associés au virus de Schmallenberg, le Ministère français de l'Agriculture a également saisi, le 7 février, son agence nationale de sécurité alimentaire, l'Anses. Objectif de la mission, évaluer l'impact de la maladie sur les élevages.
A ce jour, si le virus appartient à un sérogroupe dont certains virus sont transmissibles à l'Homme, l'UE considère inutile toute mesure commerciale restrictive contre les exportations. Toutefois, l'Efsa, l'Agence européenne de sécurité alimentaire rappelle, une nouvelle fois, que s'«il est peu probable que ce nouveau virus provoque une maladie chez l'homme, cela ne peut pas être exclu à ce stade ».
Sources : Ministère de l'agriculture, DEFRA (Département britannique de l'Agriculture) (Visuels), FLI (Friedrich Loeffler Institute)
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