La Suisse, la bonne élève de l’Europe pourrait finalement se trouver affectée par la crise qui touche actuellement de nombreux pays européens.
Alors que la crise de la dette souveraine continue de menacer un bon nombre des pays de l’Union Européenne, la Suisse est, elle, touchée par ce qu’on appelle communément des dégâts collatéraux. En effet la volonté des Etats européens touchés par la crise financière d’imposer de nouvelles réglementations sur les marchés financiers, les paradis fiscaux (dont fait partie la Suisse), les transactions financières, l’imposition des hauts revenus entre autres, touchent directement l’économie helvétique. De fait les revenus étrangers concernés par la menace de fuite fiscale dans leur lieu de résidence tendent à rapatrier rapidement leur patrimoine financier évadé et plus encore en ces temps de difficultés financière, par crainte de redressement.
En outre la pression internationale pour une réforme de la fiscalité avantageuse du pays se faisant de plus en plus forte, de nombreuses banques privées suisses doivent s’adapter aux nouvelles exigences. En ce sens les sociétés financières les premières à être concernées sont celles dont la clientèle principale est suisse : Pictet ou Wegelin en sont des exemples.
Dans le même ordre idée l’International Herald Tribune d’hier titre dans sa rubrique Business le déficit du Crédit Suisse pour le dernier trimestre de 2011, première bottom line négative depuis trois ans pour le plus grand concurrent de l’Union Bank of Switzerland (UBS). Le résultat enregistré pour la fin de l’année 2011 correspond donc à une perte de 637 millions de francs suisses, soit 700 millions de dollars, chiffre à comparer au profit de 841 millions de francs suisses pour la même période un an auparavant. Due en partie aux conditions de marché difficiles, cette perte s’explique aussi par la sortie de certaines positions, sur les marchés obligataires, par exemple. La célèbre banque suisse a, par conséquent, consenti l’année dernière, à adopter un programme de coupes budgétaires drastiques, incluant la suppression de 3 500 postes d’ici fin 2013 et qui devrait se solder par une économie de 2 milliards de francs suisses.
Cependant les institutions financières telles que les banques ne sont pas les seules à devoir réviser leurs budgets et dépenses. L’Etat helvétique a dû, lui aussi, mettre en place un mécanisme de stabilisation de son budget et ce depuis 2005. Ceci lui a permis, entre autres, de réduire la dette depuis cette date.
M.F.