Dirigeant, manager, commercial, ... En bref tous ceux qui montrent le visage de l’entreprise en interne et en externe, ne doivent avoir peur (et la montrer) pour ne pas paniquer clients, fournisseurs, collaborateurs. Ça c’est la théorie. Dans la pratique, faut-il confondre courage et témérité ?
La peur, il faut le rappeler, est une des quatre grandes émotions avec la joie, la colère et la tristesse. Ce sont ces émotions qui aident l’Homme à vivre avec ses semblables. La peur vient d’une réaction à un environnement perçu soudainement comme hostile. Lorsqu’on a peur, des réactions physiologiques se produisent, et cela peut tout aussi bien décupler nos forces (afflux de sang, sécrétion de noradrenaline, de cortisone, …) que nous tétaniser. La peur, au sens premier est une réaction de l’organisme lorsque nous avons le sentiment de sortir de notre zone de confort. Cela signifie qu’une même situation peut paniquer certains (par manque d‘habitude) tandis que d’autres restent stoïques. Il est donc important d’avoir conscience des causes de peurs. Il y en a grosso modo cinq :
- La peur du changement
- La peur de la charge de travail
- La peur de la pression du temps
- La peur des relations interpersonnelles
- La peur de la confrontation à d’autres valeurs
Ces peurs sont subjectives : il est difficile de les mesurer, voire de les apprécier, mais elles sont bien là. Dans un environnement chahuté comme le nôtre, la peur est alimentée à la fois par nos craintes, et aussi par la pression médiatique sur tel ou tel évènement. Des études internationales (sondage BVA-Gallup) ont montré que les Français étaient plus pessimistes que la Pakistanais ou l’Afghan (http://www.20minutes.fr/societe/646284-societe-la-france-championne-monde-pessimisme). D’accord, le pessimisme n’est pas la peur, mais il lui ouvre le chemin.
Cela suppose d’abord d’en prendre conscience. Cela signifie, les exprimer, de préférence à une tierce personne neutre qui, sans jugement, vous posera des questions pour vous aider à en comprendre la nature, les écrire (parce qu’elles peuvent être fugitives, mais aussi répétitives), voire les partager en groupe avec d’autres personnes.
Première étape donc : prenez conscience de vos peurs (et de celles de votre entourage). Deuxième étape : exprimez-les (par oral ou écrit) et troisième étape… tirez-en partie ! La peur est parfois bonne conseillère et peut vous éviter de faire des erreurs, à condition de partager avec d’autres pour savoir si elle est fondée ou non. La peur, au final, peut-être une opportunité de vous créer un cercle de partage autour de vous (dans ou en dehors de votre entreprise).
Alors si la peur vous rend plus sociale et vous fait vous exprimer plus, alors « vive la peur » ! Et si vous n’avez pas peur, je vous conseille le conte de Grimm : « Histoire de celui qui s’en alla apprendre la peur » http://feeclochette.chez.com/Grimm/peur.htm