De nombreuses études ont déjà suggéré l'association entre exposition au Bisphénol A (BPA) et anomalies du système de reproduction. Cette nouvelle étude, espagnole, publiée dans l'édition du 9 février de PLoS ONE est l'une des premières à associer BPA et libération d'insuline et risque accru de diabète de type 2.
Le bisphénol-A (BPA) reste, rappellent les auteurs, un perturbateur endocrinien toujours largement utilisé dans la fabrication de plastiques en polycarbonate. Rappelons qu'en France, mais bien plus tard que dans d'autres pays, comme le Canada et certains états des Etats-Unis, le BPA fait désormais l'objet d'une interdiction pour la fabrication, l'importation et la vente de biberons et cette interdiction sera élargie à tout contenant alimentaire d'ici octobre 2014.
Dans sa dernière analyse de septembre dernier, l'Anses a conclu à l'existence d'effets avérés chez l'animal (effets sur la reproduction, effets sur la glande mammaire, effets sur le métabolisme, le cerveau et le comportement) et suspectés chez l'homme (effets sur la reproduction et sur le métabolisme des sucres et des graisses, pathologies cardiovasculaires) avec des périodes de la vie de susceptibilité plus élevée (grossesse, périodes pré et postnatale).
Cette étude menée par du Dr Angel Nadal de l'Université Miguel Hernandez Elche (Alicante, Espagne) constate que l'exposition au BPA est associée au risque de maladies métaboliques comme le diabète : Le BPA modifie la fonction des cellules βpancréatiques –qui secrètent l'insuline- et peut être considéré comme un facteur de risque de diabète de type 2: Cet effet est médié par la protéine Erβ, un récepteur des récepteurs des œstrogènes. 1 nM (nanomolaire) BPA diminue la libération d'insuline dans les cellules βpancréatiques de souris standards (WT/wild type) mais pas chez des souris privées du gène ERβ. Les chercheurs aboutissent à la même conclusion sur des cellules ß et des îlots entiers de Langerhans humains. Les chercheurs suggèrent que les résultats obtenus sur les cellules ß de la souris peuvent être extrapolés aux humains et que le BPA devrait être considéré comme un facteur de risque de troubles métaboliques chez l'homme.
Source: PLoS ONE 7(2): e31109. doi:10.1371/journal.pone.0031109 « Rapid Insulinotropic Action of Low Doses of Bisphenol-A on Mouse and Human Islets of Langerhans: Role of Estrogen Receptor β »
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