Le GIEC en bref
L'organisme a été fondé en 1988 par deux institutions de l'ONU : l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). La mission du GIEC est de recenser et de résumer toute l'information scientifique sur le changement climatique existante, recenser ses impacts et proposer des solutions pour l'atténuer ou s'y adapter. Tous les cinq ou six ans, ses rapports font un nouvel état des connaissances accumulées, en s'appuyant notamment sur les résultats de simulations du climat effectuées par la communauté internationale.
Le GIEC ne possède pas son propre laboratoire, ne réalisant que des synthèses de travaux déjà existants.
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Améliorant sans cesse leurs modèles, les chercheurs affinent leur connaissance de l'histoire climatique de la Terre et leurs prévisions pour le futur. Circulations atmosphériques et océaniques, modifications des sols, évolution des glaces, chimie de l'atmosphère... Des climatologues de Météo-France, du CNRS, du CEA, de l'UMPC et de l'UVSQ viennent de terminer un important exercice de simulations du climat passé et futur à l'échelle globale (CMIP-5) qui sera utilisé par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour son 5e rapport.
Pour cette édition, l'exercice de simulations a rassemblé une vingtaine de centres climatiques de par le monde. Il présente en outre un certain nombre d'innovations par rapport aux éditions précédentes, notamment la prise en compte de scénarios de gaz à effet de serre incluant des politiques climatiques de réduction des émissions et l'utilisation de modèles plus complexes et plus précis. Ils annoncent une hausse de la température moyenne à la surface du globe d'ici 2100 de 2°C dans le meilleur des cas, de 3,5°C à 5°C dans le pire des scénarios. Et pour la première fois, des prévisions climatiques pour la période 2010-2040 ont aussi été effectuées.
Le scénario des 2°C est devenu le plus optimiste
Les modèles climatiques français confirment qu'il sera difficile de ne pas dépasser en 2100 les 2°C d'augmentation par rapport à la période préindustrielle. Seul le scénario le plus optimiste, intégrant des politiques de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, permet de stabiliser le réchauffement à 2°C en 2100, précisent les chercheurs français. Dans le pire des scénarios, le réchauffement atteint 3,5 à 5°C entre 1990 et 2090 ; la hausse est de 6 à 7°C si la simulation est poussée jusqu'à 2300.
Pour les 20 à 30 prochaines années, les simulations indiquent que le réchauffement est uniforme, bien que plus marqué dans la région arctique à cause de la fonte de la glace de mer. A plus long terme, ce réchauffement est nettement amplifié dans les régions polaires et plus marqué sur les continents que sur les océans. L'hémisphère nord se réchauffe donc davantage que la moitié sud.
La modélisation de la fonte de la glace est meilleure que dans les précédents modèles, soulignent les chercheurs. Pour preuve, la simulation de la fonte dans le passé est similaire aux observations alors que jusqu'à présent les modèles la sous-estimaient. Quant aux projections, elles font pour la première fois apparaître une diminution de la couverture de glace de mer en Antarctique au cours du 21ème siècle. En Arctique, cette étendue de glace flottant sur la mer aura totalement disparu l'été vers 2040 ou 2060 selon les scénarios les plus pessimistes. Pour le plus optimiste, elle disparait quelques années entre 2060 et 2080 avant de réapparaître à la fin du siècle.
Des modèles plus précis mais perfectibles
On ne le rappelera jamais assez : les facteurs à prendre en compte sont très nombreux pour retracer ou prédire l'évolution de la température moyenne planétaire. Le travail d'analyse de ces simulations n'en est qu'à ses débuts. Combinés à ceux des autres groupes internationaux, les résultats du CNRM-CERFACS et de l'IPSL apporteront un nouveau regard sur le lien entre les activités humaines et le climat, à la fois au cours des dernières décennies et, surtout, dans les décennies et les siècles à venir.
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