L’écrivaine Marie-Louise Haumont est décédée discrètement le mardi 7 février, à l’âge de 93 ans. Sa carrière littéraire a été brève, pour l’essentiel trois livres de 1974 à 1981, mais elle a été la troisième Belge à recevoir le prix Femina pour Le trajet, en 1976. Avant elle, Dominique Rolin et Françoise Mallet-Joris étaient apparues dans la liste des lauréats, ce qui place Marie-Louise Haumont en belle compagnie – et compagnie restreinte puisqu’aucun autre compatriote n’a été couronné depuis par le Femina.Née à Woluwé-Saint-Lambert le 19 janvier 1919, elle passe son enfance à Mulhouse avant de revenir à Bruxelles. Plus que les études ou l’enseignement auquel elle se consacre cependant quelque temps, c’est l’écriture qui l’attire. Elle a une vingtaine d’années quand elle lance, avec quelques amis, l’éphémère revue Cahin caha, à laquelle collaborent les frères Piqueray. Après la guerre, elle s’essaie au journalisme, tente sa chance à Paris et travaille pour Combat. Elle crée, avec son futur mari, Jacques Mourgeon, Télé revue, dont l’existence est brève mais l’oriente vers une collaboration suivie avec les publications de l’Education nationale.Elle écrit alors son premier roman, Comme ou La journée de madame Pline, qui paraît en 1974 chez Gallimard (comme les suivants). L’histoire de Suzanne Pline, une couturière qui a l’âge de la romancière et qui vit à Senlis, ville désignée comme un lieu symbolique. Deux ans plus tard, Le trajet est le récit que fait une femme mûre de son existence, pendant quatre jours d’une crise profonde. Et L’éponge, en 1981, le seul de ses romans dont le personnage principal est un homme, trouve dans le théâtre un efficace substitut à la vie.Elle a publié deux autres ouvrages: Un si petit royaume (Abacus, 1995) et Une nuit à San Martin Pinario, suivi de Le dernier tango de Tobie Stern (La Crypte, 1999). Mais un quatrième roman est resté inédit, ainsi que d’autres écrits dont la revue Textyles a donné un exemple en 1992 avec Naissance de Técla, en même temps qu’elle publiait un ensemble d’études sur son œuvre.