FLYNN, Thomas R., Existentialism A very short introduction, Oxford University Press, 2006.
L’existentialisme appartient à une très ancienne tradition, qui remonte à Socrate. Nietzsche et Kierkegaard sont des précurseurs du mouvement moderne (Sartre, de Beauvoir, Camus, Merleau-Ponty et Heidegger, sur une voix légèrement différente). C’est une philosophie de la liberté (individuelle) comme bien ultime.
Tout homme est bâti sur un choix initial, qui définit ses valeurs et auquel sa vie doit être fidèle (authenticité). Ce choix est au-delà de la raison. Il se découvre en cherchant la logique implicite du parcours suivi par l'individu. Il se révèle aussi lors de crises (nausée, angoisse existentielle) : l’homme confronté au néant, découvre ce qui compte réellement pour lui. C’est un acte de foi. C'est une forme de naissance : il ne sera un homme à proprement parler que s’il refuse le cours qui semble lui être imposé, s’il transcende son sort. Il se construira, par ses décisions et son action, en conformité à son choix fondateur (l’existence précède l’essence : on devient ce que l’on doit être, par l’engagement).
Cette liberté a beaucoup d’ennemis : la faiblesse de l’homme, qui n’a peur des conséquences de ses choix existentiels, le conformisme, le déterminisme (Freud) qui la nie, la pensée abstraite (Marxisme, religions) qui exige l’obéissance…
L’œuvre des existentialistes ne s’adresse pas à la raison, trop limitée. Pour transmettre leur enseignement, ils utilisent l’eidétique de Husserl, qui communique une expérience par une série d’exemples. D’où la place de l’art (engagé) dans leurs travaux.
Et leur théorie semble avoir découvert tardivement la société, qui y occupe une situation un peu inconfortable.
Remarque personnelle. Curieusement leur pensée ressemble à celle des protestants : l’homme (l’élu ?) a une vocation, son rôle sur terre est de l’accomplir.