Sans aller jusqu’à vous citer l’une ou l’autre intervention d’Oscar Wilde, il m’a toujours semblé plus attirant de tendre vers la réussite par l’impertinence, voire l’indécence. J’en veux pour preuve ce nouveau produit déconcertant d’Optimo Music, Bone, des délicieusement subversifs Organs Of Love qui proposent ici quatre titres teintés d’une pop électro minimaliste vicieuse et séditieuse qui fonctionne à merveille. Le duo est connu des habitués des clubs glaswégiens pour ses prestations live, à savoir des performances cinématographiques et théâtrales à proscrire aux âmes sensibles, à l’image du clip Facefuck (voir ci-dessous) qui met en scène la réaction pénible d’un téton face à la pression des doigts ou même, soyons fous, de ciseaux, avec une bande son angoissante nourrie par une redondance tranquille cyclique aux interventions vocales entre autres composées de cris simulant la délectation. Sur le chaotique Let’s Talk To Bobby également, de curieux glapissements féminins ponctuent les orgues (de l’amour) après un compte à rebours erratique. Très vite, nous devenons dépendants et complices de cette pop théâtrale et cynique. Que ce soit sur ces deux précédents morceaux, sur l’excellent et convulsif titre éponyme ou sur le lyrique Someone’s Dead, les deux Écossais, sorte de Beth Gibbons sous méthamphétamine accompagnée de son esclave détraqué, nous livrent quatre bijoux dérangeants habilement bricolés de manière imparfaite.
Vidéo
Tracklist
Organs Of Love – Bone (Optimo Music, 2012)
1. Let’s Talk To Bobby
2. Bone
3. Facefuck
4. Someone’s Dead