Bradley Manning, soupçonné d'être la «taupe» de WikiLeaks, sera formellement mis en accusation le 23 février à Fort Meade (Maryland, est), avant son procès en cour martiale où il encourt la prison à perpétuité, a annoncé jeudi l'armée américaine.
Bradley Manning, 24 ans, se verra formellement lire son acte d'accusation qui comporte 22 chefs, dont la plus grave est «collusion avec l'ennemi».
S'il est reconnu coupable, Manning encourt la peine maximale de prison à vie, indique un bref communiqué de l'armée.
Son réseau de soutien «s'attend à ce qu'il plaide non coupable» lors de cette brève audience, a indiqué à l'AFP Jeff Paterson, chargé de la défense de Bradley Manning dans son réseau de soutien.
Le 3 février, l'armée a approuvé la recommandation par la justice de renvoyer en cour martiale le soldat Bradley Manning, ouvrant la voie à l'établissement d'une date pour le procès.
La date de la lecture de l'acte d'accusation est la première étape de cette procédure, avant les audiences préliminaires et le procès, dont les dates devraient être annoncées le 23 février. Le procès, selon le réseau de soutien, ne devrait pas se tenir avant le mois de mai.
«La lecture de l'acte d'accusation interviendra alors que Bradley Manning a été nominé pour le prix Nobel de la paix par des députés islandais», a ajouté son réseau de soutien, dans un communiqué.
Il n'est pas possible de vérifier si une personne est sur la liste des Nobel mais la députée islandaise Birgitta Jonsdottir, citée dans le communiqué, a justifié la candidature de Bradley Manning jugeant que «les actions dont on l'accuse ont aidé à motiver les mouvements démocratiques du Printemps arabe (...) et plus récemment contribué à ce que l'administration Obama accepte de mettre fin à l'occupation des troupes américaines en Irak».
La justice militaire du pays avait «recommandé» en janvier le renvoi en cour martiale de Bradley Manning, accusé d'avoir transmis au site internet WikiLeaks, entre novembre 2009 et mai 2010, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que 260.000 dépêches diplomatiques du département d'Etat.
Le lieutenant-colonel Paul Almanza, président du tribunal militaire de Fort Meade, et chargé des investigations dans cette affaire, avait «conclu que les accusations» étaient fondées et que «des motifs raisonnables laissaient croire que l'accusé avait commis les faits qui lui sont reprochés».
Durant sept jours d'audience préliminaire en décembre, la défense avait invoqué des problèmes liés à l'homosexualité de Manning confronté, lors de son déploiement en Irak de novembre 2009 à mai 2010, à un environnement hostile contre lequel ses supérieurs n'avaient pris aucune mesure pour y remédier.
Source : Cyberpresse