L'abstrait plus révélateur que jamais à la galerie Art'et Miss
Publié le 10 février 2012 par Dominique Rémond
Samedi soir, malgré le froid, ils étaient nombreux, les visiteurs
qui ont poussé la porte de la Galerie Art'et Miss. Rencontre des artistes, nouveaux ou familiers de la galerie, ce vernissage était l'occasion d'apprécier la nouvelle exposition collective sur
l'Art Abstrait. Une exposition qui laisse à l'imagination le loisir de passer d'une atmosphère à l'autre. A découvrir jusqu'au 19 février 2012.
Besoin de chaleur ? Alors pourquoi ne pas se laisser
aller à l'un de ces voyages imaginaires. Le choix de la destination est laissé à un visiteur qui optera peut-être pour les tonalités asiatiques d'Alexendra Mansfield. De la Chine, l'Inde ou le Viêt-Nam, elle a saisi une empreinte furtive, aux
couleurs chaudes. Des tonalités qui ne sont pas sans faire échos au voyage abstrait d'Artali. Dans sa recherche de sens et son amour du langage, il entraine dans un voyage
en mouvement, comme ouvrant une porte sur l'orient de ses origines. Il est en effet difficile de dissocier l'artiste de ses origines, Tonia Parez Munoz en est également un bon exemple. Elle donne une image inattendue des
Baléares, dans des huiles très diluées donnant une douceur particulaire à la sulfureuse Espagne.
Il y a de multiples dimensions dans lesquelles voyager... L'espace,
mais également le temps ou l'oubli du temps résonne quand il se traduit par l'abstraction. Caroll Roughol passe ainsi d'une dimension à l'autre, recourant à une poétique
personnelle construite au cours de son cheminement artistique. Lumière sur un espace-temps ré-inventé au gré des envies, Eliora Bosquet a puisé ses couleurs et son inspiration dans les mots et la musique. Sur
toile, elle interprète à sa manière la poésie romantique qui lui est si chère.
Loin d'être étrangers à l'idée de matière, c'est dans notre quotidien
que Kalthoum et Julien Garcia puisent la leur. La récup' comme point commun, pour des démarches et des résultats visuels très différents. Kalthoum, dans son travail de fonte, présente ses œuvres tels les vestiges de notre
civilisation dont il ne reste que de vagues traces. C'est peut-être plus la sur-consommation que fait parler Julien Garcia... A grand renfort de petites pièces de couleur, il reconstitue des formes
d'animaux, sur toile ou en volume. La récup est également présente dans le travail d'Anne Fleury. La brillance de ses toiles semble avoir scellé quelques mots et
morceaux de passé ou de papier. Un travail tendre et teinté d'humour marqué par une poésie personnelle.
L'humour et l'art abstrait, une association pas
évidente... Véronique Brosset prend l'idée à contre-pied et joue sur les mots... Des titres qui ont du
sens, pour souligner un travail émotionnel sur la matière. Le spectateur découvre pour l'occasion un travail photographique de l'artiste, tel une mise en perspective de son travail son toile.
Dans l'exploration de techniques mixtes, Valérie
Salem propose une réflexion sur l'humain et les
contorsions de la vie, pour mener le visiteur à l'essentiel, revenir à un rapport originel. Vibrations hautes en couleurs, Guy Stoeffler fait sur toile l'expérience d'une écriture minimaliste dont le
vocabulaire pictural n'est autre que la matière. Il donne rythme et mouvement à un phrasé dont lui seul détient le secret.
Donnant du volume à cette exposition, Christian Cadelli et Sophie
Le Charbonnier présentent leurs travaux de sculpteurs. Si Christian Cadelli explore les formes dans la longueur, avec son travail du bois et des
pierres, les bronzes de Sophie Le Cherbonnier, proposent la rondeur de danseuses aux formes généreuses.
Cette exposition sur l'art abstrait est comme une empreinte de vie
partagée. Des aspects les plus personnels à des concepts plus universels, les artistes puisent leur inspiration dans la grande aventure qu'est la vie pour le plus grand plaisir du spectateur.
Jusqu'au 19 février 2012.
Camille Berthelot-du Plessix