Félix Leclerc : un procès ridicule…

Publié le 08 mars 2008 par Epicure

Est-ce qu’il y a quelqu’un qui peut m’expliquer comment ça se justifie qu’on se retrouve avec une poursuite de 3,5 millions et un procès de 18 jours, tout ça parce qu’un directeur des programmes a assez de couilles pour dire tout haut ce que tout le monde pense encore plus haut que lui?

En 2005, Radio-Canada diffuse la série Félix Léclerc réalisée et produite par Claude Fournier (le frère de l’autre) et Marie-José Raymond. On ne le souhaite à personne mais ça arrive même dans les meilleures familles, la série est épouvantablement moche. Un Félix qui s’exprime dans une prose surréaliste, interprété par un Daniel Lavoie qui s’ennuie de son coiffeur et qui ennuie la galerie, des scènes ridicules qui font passer notre chansonnier national pour un illuminé qui en fumait du bon. Bref, un tel désastre que Francis Leclerc (le fils de l’autre) a jugé bon de monter aux barricades pour dénigrer la série et crier haut et fort que ça n’avait absolument rien à voir avec son paternel.

Suite à ce tollé, dès le lendemain de la diffusion du premier épisode, Mario Clément, le directeur de la programmation de Radio-Canada, a eu le guts de mettre ses culottes et a convoqué une conférence de presse pour dire : “Ben oui, on est dans le champ, c’est pourri, on n’aurait jamais dû mettre cette série en ondes.” C’est pour avoir eu ce courage-là qu’il se retrouve devant les tribunaux aujourd’hui…

Il n’a rien fait d’autre que de dire ce que la majorité des gens pensaient, et à cause de cela M. Fournier et Mme Raymond feront défiler à la barre quelques uns de leurs bons potes comme Lucien Bouchard, Denys Arcand et même l’ex-président de la SRC, Robert Rabinovitch et l’actuel v-p du réseau français, Sylvain Lafrance, pour témoigner de leur “bonne réputation”. Que vont-ils faire là? Dire que Mario Clément c’est juste un pas fin? Qu’il ne comprend rien à l’art, que cette télésérie est un pauvre chef-d’œuvre qui aurait battu des records de cote d’écoute s’il n’avait pas dit un mot? Je serais gênée à leur place.

Non, je ne comprends rien à cette saga pour laquelle on engorge un système de justice qui en a déjà beaucoup sur les bras avec des crimes pas mal plus terribles. Et si jamais on poussait le ridicule jusqu’à leur donner raison, qui paiera les 3,5 millions?

Dire qu’on n’a plus de budget pour Tout sur moi

Dans La Presse on peut lire Nathalie Petrowski qui a assisté au 2è jour du procès et Paul Journet qui suit également ce dossier. Très édifiant…