Le premier album consécutif au succès monstrueux de « Missing » grâce à sa version club (merci Todd Terry !) ne déplaira pas aux fans de la nouvelle heure : pourtant, il ne faut pas que vous veniez y chercher un deuxième « Missing », vous seriez déçus.
Donc, après le succès mondial couronné par les DJs, et les duos de Tracey Thorn avec Massive Attack sur l’album Protection, Everything But The Girl devient un groupe résolument tendance dix ans après leur débuts avec l’album Eden.
L’année suivante, en 1995, sort l’avant-dernier album du duo : Walking Wounded. Dessus, Ben Watt y joue du synthé et s’occupe des beats électroniques, grâce à une boîte à rythmes, en plus de sa guitare acoustique qu’il ne jettera pas de si tôt.
Neuf petits titres, sans prétention, qui permettent à la voix de Tracey de s’élever malgré sa douceur presque effacée parfois. Le titre phare et, donc, de loin le plus poignant, n’est autre que le très bien nommé « Walking wounded » : autant la musique de Watt que les paroles de Thorn sont respectivement déchirée et déchirantes. Everything But The Girl réussit à démontrer que la drum’n’bass pourrait presque être aussi grand public que de la britpop.
À noter, la présence d’Howie B à la programmation, production et aux scratches sur « Flipside », ce morceau étant particulièrement digne de ce que le producteur faisait à l’époque (sur ses propres albums ou pour des artistes tels que Björk ou Tricky).
Deux titres remixés offrent quelques minutes supplémentaires, dont un remix du single « Wrong » par… Todd Terry ! Un clin d’œil évident à leur collaboration précédente, même si le travail effectué sur « Missing » empêche ce nouveau remix de lui arriver à la cheville, uniquement peut-être à cause de la similarité du remix, dont le seul défaut devient qu’il y perd tout simplement en spontanéité. Le remix de « Walking wounded » par Omni Trio insiste encore plus sur les points forts de ce titre, lui inculquant une aura encore plus sauvage.
Un groupe de pop qui a réalisé un album de musique électronique, sans en révolutionné le genre à l’époque, mais en en respectant parfaitement tous les codes. Avec, cerise sur le gâteau, la suave Tracey Thorn, sans doute l’une des plus belles voix des années 90.