En effet, les cinq années qui viennent de s'écouler se sont traduites par le démantèlement orchestré d'AREVA, dont la branche Transmission et Distribution, qui représentait 45 % du chiffre d'affaire du groupe, a été cédée ! Le gouvernement a refusé d'accompagner la recapitalisation d'AREVA, contribuant ainsi à affaiblir un grand groupe, constitué par la gauche au début des années deux mille. Les instructions données par le ministre de l'économie et des finances François Baroin au Président d'AREVA ont abouti à la mise en œuvre d'un plan social au mois de décembre dernier, qui aboutira à la suppression de 2000 emplois dans le nucléaire français! Faut-il enfin évoquer les accords de transfert de technologies et de coopération envisagés sans précaution entre EDF et les industriels chinois, au détriment de la filière nucléaire française et de ses emplois ? Il est ensuite facile pour le candidat Sarkozy de préconiser le patriotisme industriel et l'indépendance nationale !
Les récents rapports de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de la Cour des Comptes ont établi le montant exorbitant des investissements à effectuer pour prolonger la vie de nos centrales, dans des conditions de sécurité optimisée! Dans un contexte budgétaire contraint, il ne sera pas possible d'accomplir à la fois ces investissements et d'accompagner le développement des énergies renouvelables, qui sont porteuses de croissance et de nature à permettre le respect par la France de ses engagements internationaux, tout en garantissant notre indépendance énergétique !
Sur les sujets les plus sensibles, la responsabilité est dans la mesure! François Hollande propose une transition énergétique maîtrisée, qui laissera une place stratégique à l'industrie nucléaires dans l'ensemble de ses activités, de l'amont à l'aval du cycle.Le pragmatisme guide ses choix. L'immobilisme et l'outrance, pour dissimuler un bilan calamiteux, ne sauraient convaincre les Français.
Par Bernard Cazeneuve, porte parole de François Hollande.