Ce secteur de 154 ha, baptisé «Garonne Eiffel» fait en effet partie du gigantesque projet urbain Euratlantique. Même si l’attention a tendance a se focaliser sur les mutations à venir du secteur Saint-Jean Belcier, son voisin d’en face connaîtra parallèlement un essor considérable. Il deviendra à terme un quartier à part entière de la future agglomération millionnaire, avec une extension du centre d’affaires de la gare mais surtout la construction de 5000 logements. Pour lui donner forme et en penser l’organisation, l’OIN (opération d’intérêt national) Bordeaux Euratlantique a lancé un concours auprès d’architectes et urbanistes locaux, nationaux ou internationaux. L’exposition du 308 présente au public les projets des cinq «finalistes» de ce concours dont, bien sûr, celui du vainqueur.
De jeunes architectes français
C’est l’agence TVK, d’Antoine Viger-Kohler et Pierre-Alain Trevelo, qui a été désignée lauréate et sera donc chargée de la maîtrse d’oeuvre du projet de transformation du secteur Garonne Eiffel. Ces deux jeunes architectes français ont envisagé le secteur comme le «négatif» de la ville de pierre située de l’autre côté de la Garonne, en y laissant une large place aux espaces verts. Un grand parc de 9ha longera par exemple la voie ferrée. Bureaux et logements, s’ils constitueront l’essentiel de la trame urbaine, n’exclueront pas pour autant toutes les activités industrielles qui font la particularité de ce secteur aujourd’hui. «Certaines devront partir mais d’autres ont vocation à rester», affirme ainsi Philippe Courtois, le directeur de l’OIN Bordeaux Euratlantique. L’AIA, par exemple, ne quittera pas le quai de la Souys. Créer une cohérence dans ce secteur aux identités multiples, constitué comme un puzzle, est l’un des défis que les architectes-urbanistes devront relever. TVK a toutefois pris le parti de conserver cette mosaïque en traitant chaque pièces du puzzle (9 au total) comme un quartier à part entière.
Approche comparative
Cartographies, plans, images de synthèse et textes de présentations sont donc à découvrir au 308, dont l’exposition n’offre toutefois pas plus de place, finalement, à ce projet lauréat qu’aux quatre perdants. La scénographie les met face à face et dos à dos, présentés comme sur les pages d’un grand livre. Philippe Courtois n’hésite pas à dire que sur ces quatre recalés, «trois s’étaient vraiment trompés». Au visiteur donc d’essayer de trouver lesquels.• SL
Jusqu’au 16 mars au 308, avenue Thièrs. Du lundi au vendredi 11h-18h. Entrée libre.