Tata Lucie est bien pire que Tatie Danielle : même morte, elle continue à faire rager toute la famille !
Il faut dire que tous tombent de haut à la lecture de son testament… Quand ils ont appris son décès, les parents de Joseph, jeune garçon de 13 ans, narrateur de cette histoire, ont vite séché leurs fausses larmes de crocodile pour se frotter les mains : Tata Lucie avait toujours été une originale, le cas de la famille, on dit même qu’elle avait une vie bien dissolue et ils ne faisaient pas beaucoup d’efforts pour aller rendre visite à cette tante bien dérangeante et honteuse, mais voilà, le notaire vient de les prévenir qu’ils sont convoqués pour l’ouverture du testament…
En route donc pour le Béarn, même s’il faut annuler les vacances prévues à Hossegor ! Le père et la mère de Joseph ont déjà les yeux qui brillent devant l’héritage qui les attend et rêvent… Combien peut donc valoir une maison dans ce coin, perdu certes, mais aussi touristique ? Sauf qu’ils n’avaient pas prévu que les trois frères du père seraient également conviés… Voici donc les quatre neveux qui débarquent avec femmes et enfants dans ce trou perdu de campagne…
Et voilà, on vous avait prévenus, Tata Lucie est une emmerdeuse ! La lecture du testament l’atteste très clairement : elle en veut à ses neveux de ne jamais avoir pris soin d’elle et a décidé de se venger. Certes, ils vont pouvoir hériter, mais il y a une clause suspensive qui va bien leur pourrir la vie. Le notaire leur montre à tous un portrait de Tata Lucie, sur lequel elle porte un médaillon en pendentif. Ils doivent, pour toucher l’héritage qui s’élève à des millions (comme quoi la mauvaise vie peut rapporter gros) retrouver ce pendentif dans la propriété de feue la tante, et ce dans un délai de un mois, jour pour jour ! Si au bout d'un mois ils n'ont pas trouvé, le pactole ira à celui ou celle qui fera la découverte...
Commence alors une course contre la montre qui verra tous les membres de la famille, ou presque, obnubilés par ce « trésor », et prêts à tous les efforts pour le dénicher. Mais la maison et la propriété sont bien grandes, et Tata Lucie est bien facétieuse puisqu’elle s’est ingéniée à monter un véritable jeu de piste…
J’ai absolument adoré ce livre qui est vraiment d’une drôlerie irrésistible de bout en bout. Quelle verve, et surtout quels portraits brossés avec un humour qui m’a souvent fait éclater de rire en cours de lecture, et aussi une justesse, une tendresse, un amour de l’humain qui m’a beaucoup touchée. Les quatre frères sont aussi différents que possible, de même que leurs épouses, mais tous ont en commun l’appat du gain… On se chamaille, les rancœurs remontent, les couples sont sous tension, et même le pauvre Joseph doit prendre sa part de stress puisqu’il subit sa petite peste de cousine Caroline, alors que la grande cousine Valérie lui bat un peu froid, maintenant qu’elle a tant grandi.
Les personnages secondaires de l’histoire ne sont pas en reste et leur description est à tomber : ainsi le notaire, et surtout le « crapouillot », homme simplet chargé de l’entretien du cimetière, et le maire… Même si les descriptions sont féroces, elles ne sont jamais méchantes, et mon impression a été de me dire « comme c’est bien vu ! ». Très crédibles, donc.
Joseph raconte cette histoire avec son innocence d’encore enfant, et c’est un vrai régal. Les dialogues sont absolument savoureux et on va de coup de théâtre en coup de théâtre, puisque dès qu’il trouve un indice, le clan doit continuer à chercher le fameux médaillon, qui peut être … partout et nulle part ! L’ensemble est à la fois drôle et émouvant, notamment quand l’un ou l’autre des protagonistes évoque le passé ou quand on comprend leurs différences actuelles du fait de leurs caractères aux antipodes. Bien que souvent comiques à leurs dépends, puisque parfaitement ridicules dans leur fixation, tous ont un petit quelque chose qui fait qu’on leur pardonne leur cupidité. La fin est trop drôle, et on se dit que ceux-là ont eu ce qu’ils méritaient !
Un roman que je vous recommande pour passer un bon moment et vous mettre de bonne humeur !
Un roman lu par Pimprenelle, Abeille, Pascale, toutes trois ravies de leur lecture.
Le site de Philippe SAIMBERT.