Le Café Pouchkine et un vin arménien

Par Mauss

Gilbert Bécaud l'a rendu célèbre, mais encore faut-il savoir que cet établissement est une construction totalement neuve. En fait, l'architecte de l'investisseur principal, a proposé un projet qui fasse "historique". Tout a donc été conçu pour "faire vieux", des fausses vieilles pierres menant au sous-sol aux peintures passées des étages.

Au rez de chaussée, ouvert 24H/24H, une cuisine simple, avec un beau service de thés délicats.

A l'étage, où nous étions invités par un importateur de grands vins, Dimitri Pinski, vous êtes dans une salle de haut plafond, avec des piliers de bibliothèques abritant des collections de vieux livres probablement récupérés ici ou là, sans lien entre eux.

Bref, c'est assez dingue, mais voilà un architecte qui a été au bout de ses idées, c'est le moins qu'on puisse dire, car même la façade fait "vieux". 

Le bar du rez de chaussée Des serveurs pro, rapides, souriants : bravo ! On a eu le droit de critiquer la couleur des nappes : un beige classieux, c'eût été mieux, non ? Des objets hétéroclites à tous les étages Dimitri Pinski, grand collectionneur de peintures russes (début XXème) et importateur de vignobles prestigieux
 Salade russe au crabe : cuisine généreuse plus que correcte  Mon petit esturgeon à la cuisson remarquable : bien loin des "trop cuits" si lassants ! En fait, le russe n'est pas trop gastronome. C'est d'ailleurs pour cette raison que les tentatives de filiales de restaurants étoilés sont vite tombées dans l'oubli. Le russe cherche avant tout des aises, une cuisine généreuse et simple, et la possibilité d'exprimer à voix haute ses impressions, ses opinions, ses réussites, ses chagrins, ses amours du moment. Si vous en êtes point convaincus, passez au Ritz-Carlton, le plus bel établissement de la ville, en face de la Place Rouge, où nous allons très probablement créer un Club comme au Bristol à Paris, et vous verrez à quel point cette impression est réelle. Vue nocturne depuis le 12ème étage du Ritz-Carlton Passage chez un distributeur arménien, Mr Kazumian qui distribue son propre cognac (excellent par ailleurs), et qui était si fier de me montrer le premier vin arménien, dans une bouteille lourde de lourde, après 6000 ans d'abandon de la vigne dans ce pays dont on a parlé récemment. En effet, on a trouvé des vestiges de cave et surtout - ne me demandez pas de détails - un cépage local répondant au doux nom "Areni". Sûr que Laurentg vous en dira plein de choses :-) Bouteille de luxe (mais je n'ai pas pu goûter le vin : ce sera pour plus tard)  Le prix devrait tourner autour de € 25/30 Si les grands vins de Bordeaux ont encore une cote certaine, la France doit savoir qu'ici, l'Italie lui taille de belles croupières car le producteur italien se déplace dans ce pays bien plus facilement que le français.  Dîner hier soir dans un des restaurants "Grand Cru" de la société SIMPLE, une référence dans l'importation de vins, avec Anatole Korneev, son co-propriétaire et dirigeant. C'est simple : voilà une cuisine de premier niveau, surtout par la qualité extrême des produits choisis (Belota-belota Joselito de Salamanque), et naturellement la carte des vins allant de Castello di Ama au Clos Sainte Hune de Trimbach, en passant par Pallacio et autres beaux noms européens. On retiendra surtout que cette société a créé, à côté de ses restaurants, son propre journal du vin et une école de dégustation (j'y suis passé pour saluer l'audience attentive, très jeune, qui écoutait un professeur jovial comme doit être un vin). On retiendra aussi que la nouvelle Russie a gardé les mauvaises habitudes administratives avec des douanes qui chipotent grave sur les documents à fournir. Mais bon, ce ne sont pas les seules loin de là ! 
Anatole Korneev et le Directeur du Ritz Carlton, discutant du projet du Club "Grand Cru" en partenariat avec le GJE L'école de dégustation de la société SIMPLE : que des sourires ! Enfin, belle conférence de presse devant 30 journalistes, avec commentaires à chaud d'une dégustation de quelques vins.Bref, une journée bien remplie, c'est le moins qu'on puisse dire. mais je ne vous dis pas les embouteillages maousse-costauds des heures de pointe. On a du mal à imaginer un patakès de tel niveau ! Deux des charmantes dames qui m'ont posé des tas de questions sur le GJE et le WWS. Qu'on le sache : la presse du vin ici est à 80 % féminine et jeunissime !  Quand je vous dis que le vin ici est l'affaire de la nouvelle génération !