Lors d’une visite à Fessenheim, jeudi matin, le président Nicolas Sarkozy a affirmé que la plus ancienne centrale nucléaire du parc français ne fermera pas.
« S’il y avait eu le moindre doute sur la sûreté de la centrale, si les autorités indépendantes avaient pointé la moindre faiblesse sur la centrale, je n’aurais pas hésité une seconde à demander à EDF de fermer Fessenheim » a affirmé Nicolas Sarkozy.
Le Président de la République, qui s’est entretenu avec les employés de la centrale, a rappelé que 700 inspections étaient réalisées chaque année sur l’ensemble du parc nucléaire français.
Cette déclaration a également une portée politique importante. Le leader du Parti Socialiste François Hollande avait de son côté préalablement affirmé qu’il fermerait cette centrale, au cas où il remporte le suffrage présidentiel en mai. Suite à des négociations avec le parti EELV, le parti socialiste s’est engagé à réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français d’ici 2025.
Une alliance implicitement critiquée par le président de la République, jeudi matin : « On a besoin de la centrale pour le chauffage et l’industrie, c’est 70 % de l’électricité nécessaire en Alsace. Où est-ce qu’on irait la chercher ?…Vouloir fermer Fessenheim, c’est un scandale, parce que c’est sacrifier l’emploi qui est le vôtre à des arrière-pensées politiciennes. »
Plus généralement, Nicolas Sarkozy a cherché à marquer sa différence avec la gauche sur le dossier du nucléaire : il a affirmé que de « 100.000 à 150.000 emplois seraient détruits si 24 réacteurs étaient fermés.
Mise en service en 1977 pour un fonctionnement prévu de 40 ans, la centrale de Fessenheim emploie 700 personnes. Elle est au centre des critiques des anti-nucléaires qui condamnent son ancienneté et évoquent des risques sismiques et d’inondation. Néanmoins, en janvier, l’audit post-Fukushima de l’autorisé de sûreté nucléaire (ASN) a affirmé que toutes les centrales françaises pouvaient continuer leur activité.