Le régime algérien De pire en pire !
Les gouvernants continuent de prendre les populations adultes de leur pays pour des demeurés, inaptes à la faculté de faire secouer un tamis pour identifier la réalité des non-dits.
Dans l’ambiance brumeuse du monde politique en Algérie, pour éviter de dire chaotique, à moins d’une saison de la consultation, les citoyens, qui continuent quand même de voir laisser jouer le jeu, bien que tenus à gérer quotidiennement les mille incompétences dans la vie courante, une réalité est clairement partagée : le système tel qu’il est, tel qu’ils se dit, dans le discours officiel relié par les médias et les échanges domestiques, et de la manière avec laquelle il active, il se présente comme une fraude.
Un coup de flocons et c’est la faillite du système à nu
Mais d’abord récapitulation de la semaine, ou du moins du plus important. La nativité musulmane. Pour une fois depuis que nos amis les Chinois ont inventé la poudre explosive, les citoyens réussissent à déguster leur rechta ou leur tchekhtchoukha – cet alignement sordide de phonèmes pourrait à lui seul renseigner sur le paranoïaque spasme social accompagnant nos fêtes rituelles – sans pétarades et autres fracas au-dessus de leur pauvre tête. Il est difficile de savoir si pour cette année les autorités ont vraiment pensé à l’évènement en mettant aux arrêts les généraux contrebandiers du pyrotechnique ou si c’est un avertissement divin par l’envoi de tempêtes neigeuses dans l’ensemble peuplé du pays.
Un voisin qui ne rate jamais une prière de l’aube en mosquée, qui hésite à voter en mai prochain entre Djaballah, Menasra, Soltani ou ne pas voter du tout, est convaincu plutôt du second point de vue, pense-t-il, ainsi le bon Dieu mettrait à l’épreuve les bras cassés qui dirigent le pays, habitués à la clémence de la nature et à la miséricorde des populations. Son raisonnement a tenu debout au moins par le fait que durant les deux journées d’enneigement, les deux tiers des communes de la capitale n’ont pas été alimentés en lait et une vingtaine de municipalités ont dû faire appel à la bougie pour pallier le forfait de la lumière de Sonelgaz.
En tout cas, à Bouzaréah, ce massif qui a été le havre de personnalités nationales ayant marqué le siècle passé, pour ne retenir que quelques-uns dont Messali Hadj durant sa résidence, le poète cheikh Essefendji, les comédiens et combattant Hassan El Hassani et Mahboub Stambouli, grand parolier et tragédien aussi, Kasdi Merbah dans son siège du Majd, Mouloud Feraoun à l’Ecole normale, la sommité internationale de cardiologie, Rachid Bougharbal, mais aussi le "farfadet" du foot national, Omar Betrouni, et beaucoup d’autres dans les domaines de la culture et de l’enseignement pour citer encore cheikh Salah Salah et cheikh Sahnouni, donc à Bouzaéah qui n’a à proprement parler de mairie que l’état civil, au lendemain du Mawlid, c’était, pour éviter les détails, la désolation du genre à ne pas mettre un ennemi juré dans les environs. Pourtant, on se souvient du dernier enneigement de janvier 2005 où le maire de l’époque avait dit "dorénavant nous savons à quoi nous en tenir !" C’est-à-dire, "aux premiers flocons : fermer boutique" pourrait lui répondre l’édile actuel.
Les cachotteries oiseuses et inutiles
Les deux derniers visiteurs extraordinaires sont rentrés chacun chez soi jovial, Jean-Pierre Raffarin, l’ancien chef de gouvernement reconverti businessman, fi âbounou trois contrats en béton pour son chef austro-hongrois qui en fera un bon ticket de campagne, dans sa pile des arguments de sortie de crise par les investissements. Et Othmani, l’islamo-berbère, le nouveau patron de la diplomatie marocaine qui, en vérité, est venu en Algérie pour rencontrer Abdelaziz Bouteflika malgré le battage fait par son homologue local qui voulait laisser accroire qu’il était son invité avec lequel il ne discuterait pas des frontières et du Polosario afin de détourner l’attention des curieux tentant de savoir s’il n’était pas expédié par le souverain en personne dire quelques mots au président justement sur les frontières et le Polisario.
A quiproquo, quiproquo et demi, les Algériens ont le droit de spéculer autant qu’ils le puissent en doutant de la bonne foi de leurs dirigeants dont désormais les mensonges se lisent sur eux comme de l’argent comptant. Dès son arrivée à Rabat, l’ancien numéro un du Parti de la justice et du développement s’est rendu immédiatement au palais royal où il a prié avec le monarque. Et selon une source sûre ils auraient discuté des frontières mais surtout de l’imminent retour du Maroc à l’Organisation africaine. Car contrairement à l’Algérie, le royaume chérifien depuis au moins une décade il opère une pénétration fracassante dans de grands créneaux d’investissement dans l’ensemble du continent, au demeurant fort épaulé par des agences américaines influentes.
La pensée politique du sous-main
Donc, dans cette atmosphère opaque de la suspicion tous azimuts où les gouvernants continuent de prendre les populations adultes de leur pays pour des demeurés inaptes à la faculté de faire secouer un tamis pour identifier la réalité des non-dits, ces mêmes gouvernants, a contrario, persistent à ne pas vouloir comprendre que les contribuables dans leur majorité les considèrent comme des agents de l’Administration, imposés, qu’aucune légitimité "d’où qu’elle vienne" n’engage les citoyens soucieux du devenir de la nation à les prendre au sérieux quand ils parlent ou quand ils agissent. Ils ajoutent 73 sièges dans l’effort rémunérateur du Trésor public, oui, 73, pour "imbéciliser" sur une allusion à un travail de calcul érudit.
Mais regardez Belayat qui souffle tel un gnou en cognant du sabot pour effrayer les jeunes militants de son parti qui veulent se présenter à Sétif, ou alors admirez plutôt Abdelaziz Ziari, qui a tant aidé ses amis les ministres pour avoir œuvrer à mettre de côté la disposition qui visait à faire démissionner les commis candidats, briguant la tête de liste algéroise. Qui lui ouvrirait la porte de la chefferie du prochain gouvernement. Voyez Soltani qui explique à travers une halaqa privée dans sa splendide villa au staff du Msp les prodiges du pluralisme wahhabite.
En clair, personne n
Nadir Bacha