On les connaissait partisan, prêchant la bonne parole libérale en toute impunité des règles démocratiques élémentaires sur les ondes télévisuelles ou radiophoniques.
On savait qu’à de rares exceptions, il s’agissait de minimiser ou de taire la formidable campagne du Front de gauche, le seul à remplir des salles aussi grosses dans toutes les villes de France où un meeting est organisé.
On savait que le principe binaire de la confrontation UMP(s) occupait 90% de leurs commentaires, reportages et analyses.
On constatait depuis trop longtemps à quel point la religion du sondage occupait leur plaisir à se faire peur pour valoriser le pantin lepéniste et d’en tirer des conclusions plus infondées les unes que les autres sur une supposée propension de la classe ouvrière à scier la branche sur laquelle elle est assise en votant pour l’extrême droite.
Aussi, les citoyens attachés à une véritable démocratie attendaient qu’enfin la campagne officielle soit lancée pour permettre un strict partage de l’exposition médiatique à tous ceux qui auraient obtenu le droit constitutionnel de participer à la campagne présidentielle.
Que nenni !
Après avoir confisqué la parole à une grande partie de l’électorat qui se reconnait ailleurs que dans les partis bien pensants, voilà désormais nos grands démocrates qui s’acharnent à trouver un moyen de contourner cette règle immuable du partage égalitaire du temps de parole en aspirant à une limitation à deux semaines de véritable démocratie, préalables au vote dont on sait qu’il consiste surtout en cette période de diffusion des spots politiques préenregistrés sans aucune confrontation d’idée, sans aucun travail journalistique digne de ce nom.
Cette caste bien informée et protégée du pouvoir qui a peur de voir ses privilèges bousculés par un changement de démocratie républicaine, ferait bien de se souvenir du référendum de 2005 où le matraquage avait atteint des niveaux jamais égalés de propagande par les ouiouistes convaincus, ce qui n’avait pas empêché le peuple de choisir sa destinée en toute indépendance.
L’internet sera encore ce vecteur de liberté démocratique pour les élections à venir et cette plainte auprès du CSA est un signe explicite de la perte de repère et de la crainte que les choses changent pour la médiacratie servile en place. Ils ont néanmoins raison d’avoir peur…