Etats-Unis. Los Angeles, "cité éminemment calme" où "c'est la tranquillité qui domine". Un nouveau président va être élu dans les heures qui suivent. Tout le pays est dans l'attente de ce résultat, important pour beaucoup. Mais pas pour tous. Laura Parker et Samuel Jones sont en dehors de l'euphorie nationale.
Samuel vient de perdre son fils. Celui-ci s'est suicidé. Pourquoi ? Comment savoir la raison d'une telle décision ? Pourquoi n'a t-il pas perçu ce malaise chez son fils ? Toute une remise en question, tout un chamboulement dans l'esprit de ce père détruit par la mort de son fils.
Puis, il y a Laura. Elle est seule. Ses enfants lui parlent peu. Elle est serveuse dans un café. Elle a décidé de mourir. Sa décision est définitive. Elle ne veut pas revenir sur son choix.
Les chapitres se succédant entre ces deux personnages, on s'attend à ce qu'ils se rencontrent. Peut-être pour dévier leur destin, et détourner le chemin de Laura du suicide...
Une bonne raison de se tuer, cette phrase de Cesare Pavese est effectivement un bon résumé du dernier roman de Philippe Besson. Il décrit les sentiments les plus profonds de l'existence : ici, ceux de l'absence, de la mort, du suicide, et surtout du désespoir qui mène au suicide. Le détachement des personnages, leur écart par rapport au reste du monde est bouleversant. D'un autre côté, il y a le thème du temps, qui est omniprésent. Dans ce roman, ces deux éléments se complètent. Philippe Besson va au plus profond des pensées de chacun des deux êtres et met au grand jour leur détresse grâce à cet étirement du temps. Ce temps montre à quel point le désespoir peut être présent, jusqu'à détruire l'intérieur d'un être : "Ce qu'ils échangent alors s'appellent le désespoir des naufragés.", qui le mène sur le chemin du suicide.
Présentation d'Une bonne raison de se tuer, par Philippe Besson :