Merlin contre mandrake

Publié le 09 février 2012 par Berthner

MERLIN             


MANDRAKE


Illusions : phénomènes extérieursoù l’imaginaire se substitue au réel qui voit ses frontières s’estomper pourcréer un monde où les sens s’égarent et s’allient pour enfermer l’esprit dansune folie, généralement passagère, où l’impossible devient possible, où leslois de la raison se perdent pour mieux tromper le sujet, prisonnierinvolontaire, se débattant dans les rets de l’illusionniste.

Traditionnellement revêtu del’habit, d’une cape et d’un haut de forme, l’illusionniste a vu sa tenue descène progressivement évoluée pour n’offrir aux yeux de l’auditoire qu’unetenue qui tend à se confondre avec celles de la rue, donnant ainsi àl’extraordinaire l’illusion de l’ordinaire.Loin de Merlin l’enchanteur etdes nécromanciens, l’illusionniste « illusionne » donnant au naturell’apparence du surnaturel pour charmer ou convaincre tout en trompant le publicémerveillé qui s’étonne et s’émerveille des prouesses devant lui accomplies.Ici, pas de choc en retour, lamagie est blanche, l’illusion parfaite, mais comme le dirait Majax :« Y a un truc ! »

Christian Bale et Hugh Jackman
"The Prestige"

Ce truc, ce subterfuge, se fonddans une représentation en trois actes telle que décrite dans le livre deChristopher Priest « The Prestige » et dans le film du même nom. Acte I : l’illusionniste,les yeux dans dans yeux de son public fait une promesse.Acte II : Dans cet acte« l'exécution » l’illusionniste nous prépare au surnaturel, au défiqu’il va lancer aux lois naturelles.Acte III : Le « prestige », c’estla réalisation du tour, c’est l’effet.Et le public, ébahi, esttransporté (autre tour de magie) tout en sachant qu’il existe une explicationlogique et son émerveillement porte à la fois sur la dextérité du magicien etsur la facilité avec laquelle il a été mystifié.

L’illusionniste est devenuenchanteur et le « chapeau claque » s’aplatit devant le chapeaupointu.De la magie du music-hall à cellede la vie quotidienne, la frontière n’est que l’entrée d’un bâtiment, et dansles deux mondes les illusionnistes règnent, la seule différence c’est que dansla première situation, le public paye pour voir alors que dans la deuxième, ilpaye les pots cassés.

Un peu comme la TVA sociale, quiparaît-il ne devrait pas entrainer de hausse des prix….Un peu comme la Grèce qui nedevait jamais faire défaut, mais dont on négocie chaque jour davantage le plafonddu remboursement…Un peu comme le déficit qui nedevait pas augmenter malgré les mécanismes d’aide aux pays en difficulté, maisdont on vient d’apprendre aujourd’hui qu’effectivement elle avait augmenté… toutcomme les impôts présents et à venir… ;Un peu comme la France ou le tauxd’imposition n’est pas si élevé que çà…. Oui, mais à la contribution directe,n’oublions pas d’ajouter les contributions indirectes, celles que nous payonssans savoir…

Et le « prestige » estlà, car tous ces « un peu » ne font jamais de « beaucoup ».

L’illusion a remplacél’enchantement, Mandrake a remplacé Merlin, bien que les deux m’aient enchanté,enfant, l’un sur grand écran, l’autre dans les cases de sa B.D.

Tombeau de Merlin dans la forêt de Brocéliande

Mais la magie n’est plus, Merlin repose dans la forêt de Brocéliance, et l’illusion s’estompe comme la brumematinale au fur et à mesure qu’avance l’heure.


Marchand de Sommeil ou de Sable

L’illusion a tué la magie et Mandrake expire à son tour sous les coups des illusionssuccessives que nous assènent les marchands de rêves qui se sont métamorphosés,tour de magie ultime, en marchands de sommeil.Ceux-là mêmes, contre lesquelsAlain (Émile Chartier dit) mit les étudiants de Condorcet en garde il y a 108ans.

Emile Chartier dit Alain
1868 - 1951