Réflexion sur la laïcité = préserver la sphère publique des religions ou les interdire?

Par Oratoirenotredamedefatima @nd_fatima

Depuis la Révolution française, et plus précisément depuis la loi de « séparation des Eglises et de l’Etat » de 1905, la religion n’a pas à intervenir dans la sphère publique.

Et si cette mesure de « neutralité » n’était qu’une manière de la bannir définitivement de la vie des Français en réprimant les croyants?

Nous vous invitons aujourd’hui à vous pencher sur un fait divers des plus inquiétants…

À la fin de l’année 2011, une proposition de loi déposée au Sénat a fait grand bruit : elle étendrait l’interdiction des signes religieux non seulement aux écoles et aux crèches, mais encore au domicile des assistantes maternelles, autrement appelées « nourrices agréées ». Ce qui, de fait imposerait aux nourrices musulmanes d’ôter leur voile pour pouvoir continuer à bénéficier de l’agrément.

Peu se sont émus, en revanche, de ce que cette proposition de loi, par symétrie ridicule, imposerait aux nourrices catholiques d’enlever, par exemple, les crucifix de leurs murs, les statues de la Vierge de leurs étagères, et les missels de leurs bibliothèques. Au nom de la laïcité on pourrait donc être amenés à prendre des mesures contre la religion dans la sphère privée, ce qui est inexcusable et dangereux?

Par ailleurs, quid de parents catholiques qui feraient sciemment le choix de placer leurs enfants chez une nounou coreligionnaire afin que celle-ci se charge d’instruire religieusement les enfants? Ce projet de loi vise donc le droit à la religion mais également le droit à l’éducation religieuse.

Cette conception rigoriste de la laïcité, que partagent les parlementaires des deux Chambres, et de la majorité comme de l’opposition, fait peu de cas de la liberté des parents : s’ils veulent confier leurs enfants à une nourrice catholique, de quel droit le pouvoir politique pourrait-il refuser l’agrément à cette dernière ? La laïcité était justifiée au départ par ses promoteurs comme une restriction de la religion à la « sphère privée », la sphère publique étant l’État. Puis cette sphère publique s’est étendue aux rues et aux entreprises. Désormais, elle englobe également le domicile privé des nourrices. Ce n’est pas sans rappeler la réplique du communiste Strelnikov dans Le Docteur Jivago, qui salue le fait que « la vie privée est morte en Russie », au plus fort de la Terreur rouge.

Ne voit-on pas que de restriction en restriction, nous en arriverons à une situation analogue à celle de la Russie soviétique ?