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Russie, jour 1 avec Boris Godounov

Par Mauss

Bon, c'est vrai qu'il n'y a aucune raison à ce que je ne subisse pas le même traitement que l'Empereur. Que la sainte Russie m'accueille avec un -20°/-25°, c'est probablement histoire de nous rappeler pourquoi les Boyards avaient de lourds manteaux, et que les chapkas sont définitivement un produit impérieux à qui veut protéger des neurones sur lesquels manque furieusement une foison capillaire qu'on connût à 15 ans.

Il fait très beau et très froid. On ne le répètera plus. Un chauffeur pro nous attend à l'aéroport et jusqu'à l'hôtel, on compte 4 accidents juste devant nous, mais rien de grave, que de la tôle. On comprend cependant pourquoi il laisse un bel espace derrière le véhicule le précédant. Disons qu'ici on a une notion relativement élastique des codes de bonne conduite. On n'hésite pas à prendre des sens interdits et quand la police est là, on a l'intelligence de négocier le passage avec quelque argument dont je tairai le nom.

Comme peu de gens parlent anglais ou français, et que le caractère cyrillique vous fait lire des choses bizarres, on se sent un peu tout nu dans cette agglomération de plus de 14 millions d'habitants.

L'hôtel Radisson est bien, avec sa machine Nespresso flambant neuve et ses capsules cloonesque. On m'informe que les taxis sont ici une notion hautement aléatoire, avec même des "non-officiels" mettant les loupiottes habituelles sur le toit. Mais nos hôtes, plein de compassion, mettent des chauffeurs et voitures à disposition. Ouf !

Donc cette première journée, dédiée principalement à quelques visites touristiques, telles que la basilique Basil le Bienheureux, la Place Rouge, la cathédrale du Christ Sauveur là où Staline voulait construire une tour de 400 mètres, et la galerie Tretyakov II, là où on découvre avec une certaine stupéfaction qu'il y a un nombre conséquent de peintres des années 1910/1920 qui ont créé des styles avant-gardistes qu'on a retrouvé plus tard avec Seurat, Matisse et autres grands noms français.

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Partout des clochers, des clochetons dorés : magique sous le froid soleil d'hiver

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La plus grosse cloche du monde (mais cassée) alors que celle de la Mute (cathédrale de Metz) est juste derrière, et pas cassée !  Petite fierté quasi légitime :-)

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On ne sait pas trop comment regarder ce monument :-(

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A l'intérieur du Goum, en face de la Place Rouge, le grand magasin style Lafayette.

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Au Kremlin, le canon qui n'a jamais servi : encore heureux !

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Je ne vous dis pas la taille de ces marches : pauvres patriarches qui devaient grimper tout ça !

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Des églises, en veux-tu, en voilà : idéales pour le Bonobo qui a tant à confesser !

La soirée était réservée pour le Bolchoï qui vient de rouvrir dans des ors brillants, des peintures claires, des chaises larges et confortables pour les 2600 et quelques amateurs se pressant à cette première reprenant la version Rimsky et surtout les décors et costumes de 1948, la référence absolue en mise en scène.

Je ne vous dis pas l'émotion que peuvent apporter ces voix de basse profonde, dont naturellement celle de Vladimir Matorin, un Boris de tout haut niveau. C'est simple : ce fut une soirée splendide. Le chef Vassily Sinaisky emporta son orchestre avec alacrité, sans mièvrerie, et les choeurs étaient parfaits. C'était la 677ème représentation au Boschoï depuis la création de l'opéra en 1888.

Au risque de passer quelques heures sérieuses à la Loubianka, et après avoir constaté là encore le côté hautement flexible de la population russe face aux inscriptions pourtant précises (streng verboten filmer ou photographier), j'ai réussi à filmer toute la scène du couronnement de Boris. C'est fou la qualité qu'on a avec un Sony HX9V !

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Devant le Bolchoï : au bout de 5 minutes, c'est la Berezina pour les extrémités : pieds, doigts, oreilles

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De vaillants boyards, quoique :-)

bo

Un Boris de référence !

Aujourd'hui, jeudi, grosse densité de RV avec conférence de presse TV pour présenter le GJE et le WWS. Espérons être à la hauteur. Même si les perspectives du marché du vin ici n'ont rien à voir avec celles de la Chine, du Brésil ou de l'Inde, il y a quand même de solides amateurs qu'il ne faut pas négliger.

On vous dira tout !


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