Balise #20 : The Tree Of Life

Publié le 26 mai 2011 par Hugocentrisme
 Le buzz qu'a créé ce nouveau "projet" de Terrence Malick a des airs de buzz à la Black Swan ou à la Amours Imaginaires. Plus, avec les deux grosses stars en haut dl'affiche, c'est carrément à l'assaut de Cannes et de l'étiquette "grosse production" que L'arbre de vie semblent viser. Des airs également de "Le" film du trimestre à voir pour les intellos/bobos et assimilé qui ne le sont pas si ils ne se tiennent pas aux faits des dernières sorties majeures du ciné indé ou d'auteur (i am, and proud to be). Je rigole donc gentiment en sortant de la salle pensant ou voyant tous ces jeunes ou moins jeunes, qui essayent balancent hauts et forts leurs premières impressions, leurs déceptions, leurs coup de coeurs, leurs exclamation de dégoût, de "ça tient du génie", etc.
Je rigole moins gentiment, shame on me, en regardant les gens sortir de la salle au bout d'une heure ou un peu plus, dégouté par le non-divertissement de la chose, ou peut-être impressionné, voir dépassé par la porté et l'ambition du "projet"... shame on you (mthrfckrs) ! Essayez quoi, vous pigez rien ? Et alors ? N'est-ce pas assez beau pour vous ? N'est-ce pas assez "dépaysant", "effrayant", défrayant !
Ça me dégoute, "ouaaah mais... c'est de la merde ! Tin jme casse". Bravo. Passons.
Entrons dans le vif du sujet. Ce "projet" (Got damn it ! Pourquoi tu l'appelle comme ça depuis dtal heure ??!) ma laisser coi, sans i trema non plus mais assez quand même.
Si les deux grosses stars Brad Pitt et Sean Penn sont présente, j'ai eu l'impression que c'était plus pour le coup d'pub qu'autre chose, Sean Penn ne sert à rien a part à être Sean Penn, Sean Penn le Figurant, il doit dire 3 phrases à tout casser. Brad est moins bradé justement, lui à un vrai rôle, un vrai jeu. Il joue bien (comme d'habitude) et son rôle de père rigidico-religio-intégriste-believe in the american dream-désillusionné-militaire (oui, moi et les tirets c'est une longue histoire) est rondement mené. Pourtant, le gros du projet est loin de ces deux monstres hollywoodiens. Il est, pour moi, dans l'heure de diaporama photographique, de plans fixes, de délires métaphysiques et cosmiques, de voix-off céleste et prêcheuse que Terrence Malick nous serre, nous langue pendu, lui loin, très haut quelque part, et dont la portée universelle/big-bangdienne est très ambitieuse. Voilà pourquoi j'appelle ce film un "projet", Mr. Malick (attention grosse grosse marque de respect) à crée quelque chose de grand, de puissant, un truc, une chose, un film GLOBAL. Qui se veut, comme l'ont fait remarqué de hautes personnes (M.Martinie et Gérard en l'occurrence) englobant d'un tout, de la vie, de l'humanité toute entière. Et d'ailleurs un peu trop, on ma dit que le film avait été coupé de beaucoup et en plus sur des parties de jeu de S.Penn, cruelle erreur. Je pense que c'est le genre de film : plus c'est long mieux c'est.
Il se veut tellement divin, tellement à la source, génésien, biblique presque.
                              
Précisons.
Je fais de mon mieux pour pas spoiler mais je pense que la majorité de mes lecteurs l'auront vu, isn't it ?
Le film commence par cet utérus, ce liquide lumineux, cette espèce d'âme en suspension, c'est abysse en image de synthèse. Déjà je kiff (oui oui remonter le niveau de vocabulaire pour faire plus sérieux ... ? Fuck you, dummy.) c'est beau, c'est léger, profond. Ça met bien en bouche.
Ensuite si je me souviens bien, j'exulte devant quelques magnifique plans de nature et d'urbain, un vol d'étourneau tellement immense qu'il en naît une mouvance hypnotisante, des skycrapers merveillement photogr...filmés, des belles choses, des paysages, bref, la totale.
Puis arrive la partie jeu, on découvre une famille des années... 60 ? 70 ? Puritaine, du moins fervement religieuse (mwuahahah néologite quand tu nous tiens !) dont la mère est as gracieuse as the vierge marie et le père bien plus stricte que Joseph. On entre ensuite dans la psychologie de l'ainé des enfants (Sean Penn est ce jeune enfant vielli "years later" dans le film) et notamment dans la peur, mais mêlée d'admiration intrigante, qu'il développe vis-à-vis de ce père violent et maladivement sévère. C'est dans cette atmosphère mêlée de peur, de discipline, de foi... aveugle que va progressivement disjoncté notre ptit caïd. Faisant souffrir sont petit frère, jouant des coudes avec son père, roulant les mécaniques devant les copains à la façon de son père.
Ces scènes sont interrompu par ce qui fait pour moi tout le film. Ce flashback jusqu'aux origine, jusqu'à la Création, ont voit la formation de la terre volcanisme et magma power avec des sons et des images GORGEOUS, le big bang, les dinosaures (je reviendrais sur cette scène hallucinante), l'évolution en mode darwin, la venue aux monde, les éléments, etc. Cette longue séquence est réalisée de façon parfaite. Les images sont nettes, les images de synthèse fines et précises, les lumières, tout. On s'amusait à dire à la sortie "Bonjour, j'mapelle Malick, j'ai une super caméra HD regardez : ..., regardez..., beau non ? Regardez encore..., encore... - euh ouais ? Bah quoi, je rentabilise !", c'est un peu ça mais ça n'est pas un mal, loin de là.
Non vraiment, visuellement c'est génial, "ça vaut le détour". Je sais que maintenant, pour certains (dont moi), le visuel ne suffit plus. Avatar, ça va 5 minutes. Mais ici, on a des palpitations rien qu'avec des images et des sons. On sent le magma sous nos pied, on sent la tektonique des plaques, on sent le grondement de la terre pas contente de se faire sauvagement pollué la gueule, elle est au NPA la planète moi j'vous dis, "Pas contente ! Pas contente !". BREF
 
En plus de ces plans magnifique, en a en voix-off des brèves phrases, voir des mots, d'une profondeur insondable, censé faire corps avec l'image. Non, je ne les ai pas aimé ces voix-of désolé. Tout comme ton espèce de retour au source puritain, ton espèce de grâce religieuse de la nature et de la vie, ton sacre de la procréation. Ça sent le manipulage de chef-d'oeuvre par un partis de thé ou autres azimuts intégriste et inquisitionnel en puissance du moment (et bim.). Mais bon, c'est le fond de ton projet, alors soit.
Je n'aime pas aussi la fin, oui Terrence, des gens qui marchent sur la plage en mode moine dans leur immense cloître ou en mode recherche spirituelle, en mode prière. J'aime pas.
Ceci dit on peut y voir tout un tas d'autre chose, un autre monde, que Sean Penn a atteint en traversant une porte en plein desert, avec son "je" enfant deux plans auparavant, un pardis, des lymphes, bref quelque chose de cool. Mais bon, tout ceci reste trop "explicite". Ça y est j'y viens.
J'en viens a l'explicite. En rapprochement (et non pas en comparaison) avec 2001 A Space Odyssey (ouui c'était prévisible ouuui d'accord) qui lui aussi est doté d'une profondeur, d'une hypothètique dimension métaphysique, d'une certaine lenteur aussi ^^ beaucoup trouverons qu'il y à une petite demie-heure en trop, ce que j'ai aussi pensé à chaud je l'avoue. Il y a pourtant plus finalement une sorte de bouche-à-bouche, non de mise en bouche, non de mise-en-bec, non de, peu importe. C'est trop facile. Trop allégorique, trop obvious, trop évident. J'ai ressenti un petit côté limite documentaire, fin trop de plans beau mais académiques, encyclopédiques. Enfin.... paradoxalement j'ai l'impression qu'un retour aux bases ne ferait pas de mal à l'ambiance générale.

J'ai enfin senti beaucoup de sérénité dans ce film. Si la partie torture psychologique de l'enfance et de l'identité est aussi réussie et j'aurai pu en parler longtemps, j'ai été plus touché par la grâce de la mère, par la scène extraordinaire de ces deux dino qui, dans l'habituelle peur de l'autre dû à la loi de la nature, du plus fort, se rencontre sans s'étriper. Même si on pète son cable devant ce remake soudain de Jurassic Park, j'ai apprécié la subtilité de la scène.
Je vois une vision plutôt positive du monde. Si le côté ecclésiastique du film m'a paru lourd, il l'a au moins été dans le bon sens. On peut komême y déceler une certaine qualité de vie et comportement qui devient rare aujourd'hui, des valeurs rigides et peu enjouées mais qui partent sur un bon fond et repose fondamentalement sur le respect (de dieu) - au détriment du "respect de soi" et de ses pulsions - mais dans un don de soi qui nous est plutôt inconnu par les temps qui courent.

Un dernier reproche, ce côté "à fond dedans" qu'on les ptit génies débordant du cinéma et qui malheureusement ne savant plus s'arrêter. J'ai eu cette impression pour la scène de la plage, un espèce de stop intérieur que j'intimais à Malick de s'arrêter. Vous savez, comme pour Enter The Void de Gaspard Noé, quand il vire a l'érotique pendant une demie heure...
Rah je voudrais continuer à développer ce post, pour me montrer que je peux mieux faire, et pour, au fil de l'écriture, mieux comprendre ce film dense et spirituel. Mais GOD je dois absolument arrêter, vous vous rendez compte du nombre de signes que j'ai écris ? Pour des jeunes fruités habitués aux 140 signes de Tweeter ou aux pavés de 420 de Facebook, c'est largement plus que de raisonnable.
Aller hop ! Tous devant PBLV, fini les conn'ries !
P.S. : Palme d'Or méritée ? J'en sais rien, j'ai pas vu les autres. Mais celui-ci à le culot de voir la Big Picture. D'être ambitieux et désarticulé. D'être beau, de part en part, de A à Z, et pis c'est tout.