Je suis médusé.
Je sais je sais, je le suis trop souvent. Mais que voulez-vous... intello un jour intello toujours. Chez moi il y a ce tic, ce petit trait nerveux de TOUT analyser, intellectualiser, penser (généralement mal ou de façon négativement biaisé), du coup voilà :
Constat, simple constat.
Je constate un vrai manque, une déficience, voir une absence ou seulement une petite carence de curiosité chez l'ensemble des autres et de moi-même. Nous donc, avons cette fâcheuse mais insignifiante tendance à réduire le champs de notre curiosité à nos goûts, nos préoccupations, nos envies et désirs. Peu de folie donc (pardonnez moi du peu ahah), où est passé cette curiosité primaire, cette chose géniale qui te chope et ne te lâche pas, qui t'empêche de penser à quoi que ce soit d'autre de mieux. Vous savez, quand on est gosse et que, par curiosité, on va braver les interdits posé par maman, on va poser les deux mains sur la plaque chauffante avec joie (mais plus pour longtemps), on va élaborer tout un tas de stratagème pour que notre curiosité soit rassasié, pour que la vérité soit nette et sans tâche.
Parce que le vrai truc, c'est qu'on en à besoin, normalement, pour aller bien, pour avoir l'impression d'avancer, parce que satisfaire une curiosité est quelque chose de simple mais de super gratifiant. Parce que pour moi, c'est juste l'outil le plus important pour construire le bonheur, mais j'y reviendrai.
Un manque de cette minuscule curiosité donc, on aura compris. En me basant sur mon entourage : une classe de L d'un lycée de centre-ville, d'autre connaissance de ce même lycée, quelques-unes d'autres, ma famille, et celle de quelques blogueurs rencontrés lors de longues soirées geek curieux, je vois d'énorme différence. Je dis bien différence, pas niveaux, ouais bon si je le pense tout bas mais je vais arrêter de me mettre tout le monde à dos, c'est chiant et contre-productif. Différences donc, les gens sont "curieux" sur des sujets très différents, allant de la dernière série TV audimatantes à l'interrogation philosophique sur le "jeu du je" en passant par la musique ou le ciné. Différentes donc, mais partielle vous ne trouvez pas ? On a tous des sujets de curiosités mais ils sont cloisonnés, plus ou moins fermement, à quelques domaines, à un pan de la culture souvent très mince. Comment trouver la parade ? Bah si, la curiosité par essence, doit s'appliquer à toute chose, donc comment se défaire de ce cloisonnement, de cette spécialité de la curiosité, pour la libérer et l'appliquer à simplement toute chose ? Dur. Parce qu'en plus on peut se demander si c'est une bonne chose, d'appliquer sa curiosité à toute chose, peut-être que la torture vient de la curiosité. Bullshit, curiosité ne s'affranchi pas d'éthique et de bon sens, il faut être stupide pour ne pas voir la limite entre curiosité et danger, témérité ou suicide.
Tout ceci me fait donc penser deux choses : soit il faudrait engranger les amis pour avoir la chance d'en trouver avec des curiosités partielles différentes et les accumuler pour satisfaire, "compléter" sa propre curiosité. Ou faire ce que je fais, à savoir un post barbant et futile pour essayer de faire prendre conscience (surtout à moi-même) qu'il faut savoir re-distribuer notre curiosité. C'est la que je sors le fameusement commun et vague "open your mind". Qu'est-ce que ça veut dire, ça veut dire selon les gens : écouter Lady Gaga (pour confirmer que ça ne reste que ce que c'était, mais là on est sûr), lire des posts de blog en entier avec assez d'objectivité pour restez calme et ne pas éclater de rire devant l'immaturité et le ridicule de ce qu'on lit, s'intéresser à la marche du monde en y faisant un pas : s'informer, lire, agir, écouter. Regarder "How I met your mother" ou le JT, lire des mangas en passant outre les onomatopées japonaise qui bouffent la moitié de la page, écouter du classique, écouter du rap, écouter Sarkozy, écouter Hollande. Lire Proust et le vivre bien, lire De Gaulle et en ressortir gonflé de patriotisme démodé. Bref.
Et puis, écouter l'autre et ce qu'il a à dire, pas ce qu'il représente. Prendre la parole de l'autre comme un enseignement pour soi-même, que ce soit une insulte ou une tirade enflammée sur le sens de la vie.
Aller au bout de sa rue et tourner à gauche plutôt qu'à droite, entrer dans un sex-shop, s'arrêter en pleine rue pour voir que le monde marche tout seul et que tu es indépendant mais seul, qu'il est beau même si t'es devant une grosse merde de chien. - Par curiosité.
Ok j'arrête là.
Comment faire en sorte que les gens s'intéressent à la même chose que toi ? Questions fréquemment posée dans l'esprit de monsieur Hugo Prise-de-tête.
Réponse : il faut leur rendre la chose attirante, géniale, hype, ludique. (?) Dur de rendre les questions économiques, politiques et la japanimation hypes et avenantes. Comment faire alors ? S'intéresser à leur intérets ? Sure, no problem. Mais moi, comment je fais ? Comment je peux faire discuter des gens désintéressés de la politique et de l'économie ? Dois-je changer d'amis ? Je veux des réponses !!!
L'autre. La collectivité, un mot achevé.
Mon dernier paragraphe montre bien à quel point mon rapport à l'autre est altéré, combien je l'ai biaisé en un vecteur de satisfaction personnelle et égocentrique. L'ouverture, "l'altruisme" pour dire bien, le don de soi (otis rpz), voilà ce qui me manque, voilà ce qui nous manque (mon égo et moi). Parce que la curiosité ne s'applique pas qu'aux domaines culturels ou politiques. La curiosité s'applique à l'Autre, ce grand OVNI que je suis loin d'avoir déchiffré et pensé. Et lorsque cette curiosité rencontre l'autre, elle s'appelle amitié ou amour. Oui, grosse révélation, l'amour et l'amitié sont des dérivés de l'amour, elles sont...... comme des chaussons en forme de Bob l'éponge, comme des mugs Rolling Stones. Dérivés, malheureusement, je prend l'amour et l'amitié pour de ridicule produits dérivés de ce blockbuster qu'est la curiosité que j'adule tant. Alors que ce sont des améliorations, des évolutions de la curiosité. C'est le level 2 et 3 de la curiosité, c'est Carabaffe et Tortank, c'est un autre niveau de compréhension de la curiosité, c'est une nouvelle approche, un nouvel angle de perception.
Mais ça en découle, alors pourquoi tout ça ce perd, pourquoi la confiance fondamentale en l'autre, en la cohésion et la solidarité s'effrite tout autour de moi ? Voilà pourquoi j'intitule ce post "l"agonie de la curiosité", parce que partout, je fais un 360° et je vois des signes d'égoïsme, de replis sur soi, de ségrégation, de déni ? Pourquoi les gens, et moi le premier (putain largement moi le premier rassurez-vous...) ne font plus confiance à l'autre, n'attendent plus de l'autre, suive cette chose si réductrice que la loi du plus fort. Individualisme, voilà, fallait le sortir. C'est l'enjeux du post. Est-ce que la société de consommation capitaliste à achever la notion de solidarité internationale ? A-t-elle étouffer dans l'oeuf cette idée qui m'est si importante, de village planétaire, de gouvernance mondiale ? Sûrement pas, mais elle à en tout cas tuée le côté viable de ces appellations pour les stocker à la morgue "idéal de vie", dont la première victime fût le mot vital "UTOPIE".
A-t-elle réussie à configurer la curiosité pour qu'elle soit synonyme de besoin, de frustration, de manque ? Aujourd'hui, Je (la majuscule en étant la consécration) vois implicitement l'autre comme un produit, consommable, "jetable"... échangeable, comme un réservoir de connaissance et d'expérience. On - bon ok je, restons précis - ne fait plus l'expérience de l'autre comme d'un "je" extérieur, mais comme d'une bonne sucette, que l'on suce jusqu'à la moelle et dont on jette le baton-os à la poubelle. On en oublie que l'Autre à les mêmes peurs, les mêmes angoisses, les mêmes espoirs que nous, on en oublie son identité, son être au monde, au profit du notre...
Alors que faire ?
S'égosiller sur l'Establishment ? Prendre les gens de haut par ras-le-bol et névrose ? Chercher un responsable ? Ecrire un post insipide et voué à errer dans les abîmes du net ? Rejoindre Anonymous ? Al-Quaïda ?
Le problème reste entier. Et c'est ça qui est génial, on peut venir y cogner le belier de notre curiosité ! Nous pouvons le résoudre. Nous sommes dans une géniale période de transition dans l'histoire de l'humanité, nous avons maintenant les outils à disposition pour redéfinir la curiosité, pour redefinir l'amitié, l'amour-tortank, pour redéfinir notre rapport à l'autre. Et au passage, dissoudre l'Establishment. Alors allons-y gaiment.
J'ai même pas parlé de la religion, mais toi qui m'a lu jusqu'ici, tu es dotée d'une curiosité assez développé pour savoir qu'il n'y pas d'autre Dieu que Zidane. (Merde, je viens vraiment d'écrire ça ? Boarf après tout soyons fou).
Hugo.