La finale de la Coupe d'Afrique des nations 2012 opposera la Cote d'ivoire, qui a dominé le Mali sur un but de Gervinho (1-0), à la Zambie, forts de leur exploit contre le Ghana (1-0), pourtant favori. Les Eléphants partiront largement favoris contre les Chipolopolos, qui disputent leur troisième finale, avec l'espoir de décrocher le deuxième titre continental de leur histoire.
La Côte d'Ivoire a logiquement dominé le Mali, mercredi à Libreville. Les Eléphants ont été fidèles à l'image qu'ils renvoient depuis le début de cette Coupe d'Afrique : une formation sans pitié et programmée pour soulever un trophée qui lui échappe depuis 20 ans.
Après les échecs répétés des dernières éditions (finale en 2006, demi-finale en 2008, quart de finale en 2010), la génération Drogba a enfin une occasion unique d'entrer pour de bon dans la légende du football ivoirien face à l'invité surprise du tournoi, une équipe à sa portée. Les statistiques des Eléphants sont éloquentes (5 rencontres, 9 buts marqués, aucun encaissé) et ont de quoi hanter les nuits des Chipolopolos avant la grande finale de dimanche à Libreville.
Le score ne reflète pas la domination insolente des Eléphants, qui ne remercieront jamais assez le défenseur des Aigles, Berthe, dont l'intervention à 50 mètres de ses buts devant Gervinho aura coûté très cher à son pays. L'attaquant d'Arsenal en a profité pour se lancer dans un "coast to coast" spectaculaire avant de tromperfacilement Diakité juste avant la pause (45e).
Mais avant cette délivrance, les Ivoiriens, emmenés par un Yaya Touréomniprésent, avaient déjà eu maintes occasions de tuer tout suspense, trouvant les montants à deux reprises (Drogba 6e, Yaya Touré 16e) avant de maudire la maladresse de Kalou dans le geste final (20e, 30e).
Le Mali avait eu beaucoup de réussite en quart de finale en voyant deux tentatives gabonaises mourir sur le poteau avant de l'emporter aux tirs au but. Mais face à la puissance de feu de la Côte d'Ivoire, les Aigles pouvaient difficilement réaliser un deuxième miracle. Sans Maïga blessé, la force de frappe malienne était de surcroît diminuée en dépit du travail de sape dos au but de l'immense Diabaté. La sélection d'Alain Giresse aura l'opportunité de se rattraper samedi à Malabo pour le gain de la 3e place face au Ghana. Une belle consolante pour une équipe qui aura quoi qu'il arrive réussi sa CAN contre toute attente.
Zambie-Ghana (1-0)
Troisième finale de CAN pour la Zambie : après les tentatives de 1974 et 1994, les Chipolopolos ont l'occasion de remporter pour la première fois ce tournoi, forts de leur exploit contre le Ghana (1-0), pourtant favori, en demi-finale, mercredi à Bata.
La Zambie confirme sa progression, après une élimination dès le premier tour en 2008 et en quart en 2010 (aux tirs au but). Le Ghana, en revanche, tombe de haut, après avoir perdu la finale il y a deux ans et s'être classé 3e en 2008.
Le sélectionneur de la Zambie, Hervé Renard, avait parlé de "signes", qui lui faisaient penser que cette CAN serait celle de ses Chipolopolos. Le penalty de Gyan au ras du poteau superbement détourné par Mweene (8e) s'inscrit sans doute dans cette série. Le but de Mayuka à la 78e minute, une frappe enroulée qui fit poteau rentrant et mouche, aussi.
Sous une pluie battante, la Zambie entrait mieux dans le match, mais le Ghana prenait ensuite le contrôle des opérations, contraignant ses adversaires à procéderpar contres et à lancer de longs ballons vers l'avant, un jeu quelque peu contre nature pour eux.
Il ne pleuvait pas que de l'eau ; des occasions ghanéennes, aussi. Mais Gyan, à sec ou presque dans ce tournoi (un but), vivait décidément sa saison des vendanges, entre son penalty raté, une frappe écrasée après un service d'Andre Ayew (23e) et des têtes ratées (44e, 68e). Et l'avant-centre à fort ego devait cédersa place dès la 74e minute...
Et que dire de la tête non cadrée de Boye à bout portant (52e) ou du raté de Jordan Ayew, seul au deuxième poteau (32e) ? L'attaquant marseillais, titulaire pour la deuxième fois seulement dans le tournoi, a empoisonné la vie des défenseurs zambiens en première période. Puis, a disparu.Boateng abattait un gros travail à la récupération et Asamoah épaulait Andre Ayew dans la construction, mais la maladresse empesait le dernier geste, à moins que le gardien Mweene ne s'interpose, surtout dans une fin de partie haletante.Les Zambiens résistaient tant bien que mal et peinaient à s'approcher de la cage adverse, hormis ce numéro de classe de Kalaba pour Chamaga qui manquait le cadre (32e). Mais les Chipolopolos ne voulaient plus du beau jeu sans résultat. Leur victoire naquit d'un réalisme extrême, et d'une solidarité à toute épreuve, même sous le déluge d'occasions ghanéennes.