La Côte d'Ivoire a logiquement dominé le Mali, mercredi à Libreville. Les Eléphants ont été fidèles à l'image qu'ils renvoient depuis le début de cette Coupe d'Afrique : une formation sans pitié et programmée pour soulever un trophée qui lui échappe depuis 20 ans.
Après les échecs répétés des dernières éditions (finale en 2006, demi-finale en 2008, quart de finale en 2010), la génération Drogba a enfin une occasion unique d'entrer pour de bon dans la légende du football ivoirien face à l'invité surprise du tournoi, une équipe à sa portée. Les statistiques des Eléphants sont éloquentes (5 rencontres, 9 buts marqués, aucun encaissé) et ont de quoi hanter les nuits des Chipolopolos avant la grande finale de dimanche à Libreville.
Le score ne reflète pas la domination insolente des Eléphants, qui ne remercieront jamais assez le défenseur des Aigles, Berthe, dont l'intervention à 50 mètres de ses buts devant Gervinho aura coûté très cher à son pays. L'attaquant d'Arsenal en a profité pour se lancer dans un "coast to coast" spectaculaire avant de tromperfacilement Diakité juste avant la pause (45e).
Mais avant cette délivrance, les Ivoiriens, emmenés par un Yaya Touréomniprésent, avaient déjà eu maintes occasions de tuer tout suspense, trouvant les montants à deux reprises (Drogba 6e, Yaya Touré 16e) avant de maudire la maladresse de Kalou dans le geste final (20e, 30e).
Le Mali avait eu beaucoup de réussite en quart de finale en voyant deux tentatives gabonaises mourir sur le poteau avant de l'emporter aux tirs au but. Mais face à la puissance de feu de la Côte d'Ivoire, les Aigles pouvaient difficilement réaliser un deuxième miracle. Sans Maïga blessé, la force de frappe malienne était de surcroît diminuée en dépit du travail de sape dos au but de l'immense Diabaté. La sélection d'Alain Giresse aura l'opportunité de se rattraper samedi à Malabo pour le gain de la 3e place face au Ghana. Une belle consolante pour une équipe qui aura quoi qu'il arrive réussi sa CAN contre toute attente.