Paso Doble n°233 : la Présidentielle bloquée

A las cinco de la manana…

Le tableau des sondages est gelé comme un soir d’hiver : Hollande est donné gagnant, Le Pen et Bayrou se laissent distancer, Sarkozy reste le challenger mais est régulièrement donné perdant. Et tous les autres sont à 0,5%. Et cela fait 3 mois que ça dure, tuant tout suspense et tout intérêt dans la course. Ce résultat ubuesque – qui donne une victoire de Hollande à 60% au second tour montre à quel point l’opinion publique est plus désireuse de fouetter et humilier Sarkozy que d’élire Hollande. Il montre surtout que la situation est bloquée : malgré toute son impopularité, Sarkozy ne décroche pas.

Il y a donc ici un jeu intéressant : la Droite ne veut pas réélire Sarkozy, persiste donc à ne pas se mobiliser quitte à faire élire Hollande, mais reste dans un très cruel jeu du poulet avec le président : les deux voitures se foncent dessus, personne ne fait mine de tourner le volant pour éviter la collision et…

La Gauche, consciente qu’elle peut remporter l’élection, n’ose pas se disperser trop sur les autres candidatures. Tant que Sarkozy est à 26%, cela reste dangereux de s’éparpiller. Du coup, bien que personne ne soit véritablement emballé par le sac mou que constitue le programme du candidat, les troupes restent bien groupées. Et le débat se bipolarise autour des deux grands, asséchant le marigot des petites candidatures fantaisistes.

Cette situation bloquée ne peut (normalement) pas perdurer. Lorsque tous les candidats seront connus, et qu’ils auront un droit d’accès égal aux médias, ils s’élèveront mécaniquement à hauteur de 1/1,5%. Cela signifie que les positions de Sarkozy et de Hollande vont s’effriter pour le premier tour. Je parie sur Dupont-Aignant, Nathalie Artaud, et Philippe Poutou, en plus de Cheminade, seront sur la ligne de départ. Cela veut dire que Sarkozy peut perdre 1,5% et Hollande 3,5%.

En d’autres termes, les intentions de vote de Sarkozy et de Hollande vont se stabiliser respectivement autour de 27% et 23%. Si l’entrée en campagne de Sarkozy permet de réduire l’écart, la course pourra commencer. Mais le risque, c’est que le rythme cardiaque des Français, écrasés psychologiquement par la crise, soit à ce point proche de zéro que la campagne ne débute pas vraiment et qu’in fine, ce ne soit que dans les 15 jours précédant l’élection que subitement l’opinion publique se demande qui elle désire vraiment à la tête du pays…

Je maintiens ma prédiction que la campagne sera ennuyeuse au possible et que Sarkozy sera réélu*, contre toute attente… 

* Néanmoins, vu l’état psychologique de la Droite, j’ai quelques doutes…

présidentielles 2012

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