Des électeurs espagnols ayant l’intention de s’abstenir lors des élections législatives du 9 mars peuvent se proposer sur internet pour voter à la place d’un immigré, privé d’un droit de vote qu’il aimerait pourtant bien exercer dans son pays d’adoption.
Ce site internet www.votapormi.org (votepourmoi, ndrl), a été mis en place par un Américain vivant à Barcelone, Greg Robbins, qui avait l’habitude de demander à des amis abstentionnistes d’aller voter pour lui lors de précédents scrutins. Ces derniers introduisaient dans l’urne le bulletin de son choix.
“Si j’ai les même devoirs que les Espagnols, pourquoi n’ai-je pas le droit de voter?”, interroge Greg Robbins sur son site, lancé le 22 février.
Les immigrés le souhaitant s’inscrivent sur la page web et donnent le nom du parti pour lequel ils aimeraient voter. Les Espagnols voulant “adopter un vote” s’inscrivent à leur tour et se voient attribuer au hasard l’intention de vote d’un immigré habitant dans leur région.
L’immigré choisit son camp politique tout en sachant que son vote virtuel n’aura aucune valeur si son “électeur adoptif” préfère rester au lit ou se décide finalement à voter pour un autre parti le 9 mars.
Près de 10% des 45 millions de personnes habitant en Espagne sont des étrangers. Leur nombre est passé de quelque 500.000 au milieu des années 1990 à 4,5 millions actuellement. Ils sont principalement Marocains, Roumains, Equatoriens et Britanniques.
Sur le site de Greg Robbins, 42% des immigrés ayant exprimé leur vote jusqu’à jeudi étaient Equatoriens, suivi par des Argentins (15%) et des Colombiens (11%).
Avec plus de 300 voix virtuelles, le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir engrangeait jeudi deux fois plus de vote d’immigrés que le Parti populaire (PP), qui a promis des mesures strictes pour limiter l’immigration. (AFP)