mercredi 08 février 2012
Je profite de l’écriture de la critique du dernier long métrage d’Angelopoulos pour parler un peu de technique. Il s’agit bien évidemment du plan séquence. Et plus particulièrement du panoramique horizontal. Traditionnellement lorsque l’on voit un personnage regarder devant lui, il y a un contre-champ dévoilant ce qu’il regarde. Plus récemment, un Lars von Trier fait naviguer rapidement sa caméra d’un lieu à l’autre de la scène, le pano n’est pas fluide, il est saccadé, à la fois vertical et horizontal. Encore plus récemment, dans les films d’action US, la caméra bouge tellement vite que l’on ne voir plus rien sauf un grand flou qui donne mal au cœur.
Angeloupoulos privilégie les longs panoramiques horizontaux, très fluides et qui se transforment en plan à 360 degrés. Cela laisse le temps d’imaginer ce que sera le cadre qui se dévoile peu à peu devant nos yeux rajoutant un peu de mystère et de poésie à la scène. C’est très beau, harmonieux, en fait le seul reproche que je ferai à Angelopoulos c’est d’en abuser un peu trop. Un petit contre-champ de temps à temps, cela donnerait un peu plus d’intensité dramatique à ses films mais peut-être avait-il peut d’y perdre toute la poésie et l’unité de ses films.
Bon maintenant parlons un peu du film. Il fait d’abord référence à l’autre Alexandre, avec Bucéphal, son casque, son épée et ses crises d’épilepsie. Puis le cinéaste montre l’émergence d’une société idéale où tout est partagé par la communauté. C’est l’utopie communiste. Mais, le libérateur devient tyran, Staline, et s’oppose et détruit l’idéal Trotskiste pour sombrer dans le despotisme. Alexandre est à la fois un pantin dépassé par ses troupes n’émettant aucune parole en public et un dictateur gouvernant son village d’une main de fer. Evidemment cela se finit mal, l’utopie n’est pas atteignable.