Le premier travailla à la mairie de Neuilly, puis sombra dans la gigantesque affaire dite de Karachi. Le second fut trésorier de l'UMP et, en même temps, ministre du budget. Pour la campagne de Sarkozy en 2007, il avait mis en place le fameux Premier Cercle, ce club huppé des plus riches donateurs de l'UMP.
« A la barre, il explique qu'il "signait des parapheurs", comme il l'avait dit aux enquêteurs, pour décrire son activité en tant que président de l'Habitation française, un comité interprofessionnel du logement (Cil) qu'il a fondé et présidé de 1984 à 1998. Il est soupçonné de s'être servi dans les années 1990 de cette structure, chargée exclusivement de la collecte de l'argent du 1% logement dans les Hauts-de-Seine, pour investir dans des programmes profitant à des sociétés civiles immobilières (SCI) ou des sociétés d'économie mixte (Sem) dans lesquelles il avait des parts ou des intérêts. Dans ce dossier technique, la présidente Siredey-Garnier s'est penchée sur une première infraction, un éventuel abus de biens sociaux durant la période 1992-1997 évalué à 1,27 million d'euros, s'appuyant sur le rapport d'une agence chargée de garantir le bon emploi des fonds du 1% logement. (...)
Concernant des dons inexpliqués à des associations et fondations, M. Smadja explique qu'il s'agissait d'aider des bénéficiaires de logements sociaux à trouver des places en crèche.»
Source: Ludovic Luppino pour les EchosThierry Gaubert ne s'est sans doute pas remis des affres judiciaires qu'il connaît. Il a porté plainte contre Charlie Hebdo. On se doute que Nicolas Sarkozy ne l'a pas abandonné pour autant. Il surveille, par Brice Hortefeux interposé, le sort de son ancien proche comme le lait sur le feu. Le procès qui a début cette semaine concerne une vieille affaire. Mais depuis, on a découvert plus grave et plus glauque.
Mercredi 8 février, un juge a auditionné Eric Woerth pendant plus de 10 heures à Bordeaux, avant de le mettre en examen pour trafic d'influence passif. L'ancien ministre, débarqué du gouvernement en novembre 2010, avait rencontré Patrice de Maistre en janvier 2007, le lendemain après que ce dernier eut demandé à l'ex-comptable de Liliane Bettencourt de lui fournir 150.000 euros en espèces pour, disait-elle, aider la campagne de Sarkozy.
Cette affaire Woerth/Bettencourt a tant secoué l'Elysée que le pouvoir demanda aux services secrets d'identifier la source de fuites à la presse en juillet 2010. Deux journalistes du Monde furent très largement espionnés. Le procureur Philippe Courroye, lui aussi décoré d'une Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy, a été mis en examen pour cette violation du secret des sources en décembre dernier. Son adjointe vient de subir le même sort cette semaine.
Le Karachigate et le Woerthgate sont les deux affaires les plus marquantes de ce dernier mandat de Nicolas Sarkozy.