Un rêve partagé

JAZZ
Soirée spéciale 40 ans de Rouen Jazz Action samedi au Hangar 23 avec Jacques Schwarz-Bart. Le saxophoniste a fait ses classes auprès de Roy Hargrove, Danilo Perez et Erykah Badu. Il a longtemps cultivé son goût pour le ka, le tambour de la Guadeloupe qui l’accompagne depuis tout petit. « Brother Jacques » s’appuie sur les rythmiques ka pour renouveler le vocabulaire du jazz. Il est l’un des premiers à intégrer les traditions rythmiques caribéennes et à explorer la richesse musicale d’Haïti, avec un groupe polyglotte marqué par la présence percutante de maîtres en rythmes (Jean Bonga) et des chants vaudous de la musique racine haïtienne.
Le souffleur guadeloupéen prépare la sortie d’un nouvel album en quartet, avec Baptiste Trotignon au piano, Thomas Bramerie (contrebasse)
et Hans Van Oosterhout (batterie). The Art of Dreaming est vrai disque de jazz mêlant nouvelles compositions et quelques pièces de ses différents projets.
« Durant l’année qui vient de s’écouler, je n’ai pas beaucoup communiqué avec ceux qui suivent mon actualité. La raison en est que 2011 fut l’année la plus créative de ma vie. J’ai créé cinq nouveaux projets - au lieu de un tous les 2 ans. J’ai aussi enregistré mon quartet avec Baptiste Trotignon, Thomas Bramerie and Hans van Oosterhout. Le CD sortira le 21 février. Il est intitulé The Art of Dreaming, à cause de l’état conscience accrue que nous partageons quand nous jouons ensemble, et que je décrirais comme la faculté de rêver tout éveillé. Cet état de conscience onirique alimente l’énergie de l’enregistrement, qui sonne comme un concert live devant notre public préféré, plutôt qu’une séance de studio. Je reçois ce projet comme un don, et je suis vraiment heureux de pouvoir le partager avec vous ».
« Selon Carlos Castaneda, les sorciers Toltecs développaient l’art de rester éveillés dans leurs rêves, afin de voyager dans des mondes parallèles, et mieux percevoir le monde humain. En lisant son livre intitulé The Art of Dreaming, j’ai immédiatement dressé un parallèle avec l’effort du musicien, qui consiste non pas à se réveiller dans le rêve, mais à rêver éveillé et de partager ce rêve avec les autres musiciens et les auditeurs. Trouver le rêve en état d’éveil est devenu une quête musicale pour moi. Mais les résultats sont souvent venus par accoups, comme des bulles qui apparaissent et éclatent. La première expérience fluide et constante se produisit avec le quartet présent sur cet album - à l’exception de Leon Parker, remplacé brillamment par Hans Van Oosterhout. J’avais l’impression que nous voyagions sur scène, et que nous partagions un seul et même rêve. J’ai donc voulu enregistrer un album qui reflète cette expérience. L’esprit du rêve collectif nous a permis de dépasser l’univers très impersonnel et ascétique du studio d’enregistrement, pour jouer comme si nous étions devant notre public. Le résultat est organique, contrasté et souvent orgasmique, comme je l’avais rêvé! »
Jacques Schwarz-Bart
« Jazz Racine Haïti » Jacques Schwarz-Bart
concert samedi 11 février, 20 h 30
Hangar 23, boulevard Emile Duchemin
Rouen
Entrées: 15 & 20 €.
The Art of Dreaming
sortie le mardi 21 février
Label Aztec Musique Jazz
distribution Naive, Harmonia Mundi