Gus, T2 : Beau bandit - Christophe Blain

Par Belzaran


Titre : Gus, T2 : Beau bandit
Scénariste : Christophe Blain
Dessinateur : Christophe Blain
Parution : Janvier 2008


« Beau bandit » est le deuxième de « Gus ». Il est paru il y a dix ans aux éditions Dargaud. Il s’agit d’un bel ouvrage composé d’environ quatre-vingts pages. Il est entièrement réalisé par Christophe Blain qui s’occupe à la fois des dessins et du scénario. Cet auteur possède un certain succès du fait de la réussite de « Isaac le Pirate » ou « Quai d’Orsay ». La couverture attire l’œil en nous offrant un personnage masqué et armé de deux révolvers dont les cheveux ressortent sur ce fond bleu digne de Klein. 

Dans le premier tome intitulé « Nathalie », l’auteur nous faisait découvrir un trio de cow-boys adeptes d’attaques de train ou de banque. Ils se nomment Gus, Gratt et Clem. On découvrait avec appétit leurs aventures. Dans « Beau bandit », l’auteur axe sa narration autour du personnage de Clem dont le portrait orne la couverture. On découvre ses multiples vies, ses amours, ses dilemmes…

L’histoire se décompose en plusieurs chapitre liés et chronologiques. Cela fait que « Beau bandit » ne doit pas nécessairement être lu d’une traite. Le découpage de la trame lui donne un rythme soutenu. En effet, chaque anecdote répond à une montée en puissance sur quelques pages. On redescend en intensité lorsqu’un nouvel acte démarre. Cela précède une nouvelle poussée d’adrénaline pour ses héros. La lecture est ainsi vraiment prenante. On a réellement le sentiment de ne jamais quitter les pas de Clem et de ses amis. On n’a jamais vraiment le temps de reprendre son souffle. L’ennui ne nous guette à aucun moment. 

Cet album ravira évidemment les adeptes de western. On est plongé dans les villes qui accompagnaient mes lectures de « Lucky Luke » lors de mon enfance. On retrouve les portes de saloon, les attaques de banques, les bandits et les discussions au révolver. Par contre, le ton diffère énormément de celui qui accompagnait les aventures du héros de Morris. Nos héros sont très sexués et la majorité de leurs décisions et de leurs actes sont construits autour des femmes, de ce qui pourrait leur plaire, de ce qui pourrait les amener à être séduites. Grâce à « Gus », le beau sexe retrouve toute sa place dans un univers que la littérature et le cinéma nous a toujours présenté comme très masculin. 

Les dessins accompagnent cet esprit que possède la lecture. Ils sont loin d’être figés. En effet, le mouvement habite beaucoup la majorité des pages. On a le sentiment que les personnages passent leur temps à courir, à fuir, à traverser le monde. Le style de Blain génère parfaitement cela. Il a également une manière assez unique de dessiner les corps quand ils se meuvent. Ils possèdent une patte unique dans ce domaine, patte que j’apprécie beaucoup. A cela s’ajoute des couleurs chatoyantes qui habillent les pages et rendent la lecture très agréable. 

En conclusion, je trouve que « Beau bandit » poursuit parfaitement la série entamée avec « Nathalie ». La qualité est une nouvelle fois au rendez-vous. Je trouve que cet album se lit avec une vraie joie. La qualité habite chaque page. Les dialogues sont réussis et denses. J’en conseille vraiment la lecture aux adeptes potentiels de ce type d’ouvrage. De mon côté, il ne me reste plus qu’à me plonger dans la lecture du troisième tome de la série intitulé « Ernest ». Mais ceci est une autre histoire…

par Eric the Tiger

Note : 15/20