Cette étude du Karolinska Institutet (Suède) met à nouveau en évidence la prévalence élevée de la déficience cognitive légère, « subjective » et « objective », touchant respectivement 39% et 25% des personnes âgées de 65 ans et plus. L'étude, publiée dans l'édition avancée en ligne de janvier du Journal of Alzheimer's Disease, qui met en avant deux facteurs essentiels, le niveau d'étude et certains facteurs environnementaux, va dans le sens d'une autre étude, publiée ces jours-ci dans la revue Neurology, qui au-delà de ces résultats, conclut à une incidence plus élevée des troubles cognitifs légers…chez les hommes.
Ici les chercheurs ont étudié la distribution et l'héritabilité de la déficience cognitive subjective et objective sans démence de la population en utilisant les données du registre suédois « Twin » portant sur 11.926 jumeaux âgés de 65 ans et plus.
· La déficience cognitive objective implique une réduction des performances de différentes capacités cognitives, comme la mémoire et l'attention, mesurée objectivement,
· la déficience cognitive subjective implique le même type de problèmes, mais n'est reconnue que de manière subjective, par le patient ou son entourage.
- 64% des plus de 65 ans : Au-delà de 65 ans, ces troubles cognitifs légers, qu'ils soient objectifs ou subjectifs toucheraient jusqu'à 64% de la population (suédoise) agée de 65 ans et plus, ce qui met ce type de troubles encore peu reconnus et pris en charge au nombre des problèmes majeurs de santé publique.
- Troubles cognitifs légers, objectifs et subjectifs affectent différents profils socio-démographiques : Plus La déficience cognitive subjective, seule, touche de manière plus importante les personnes âgées à niveau d'éducation plus élevé, plus susceptibles d'être mariées et à meilleure situation socio-économique. L'étude démontre un effet néfaste d'un faible niveau d'éducation sur le fonctionnement cognitif.
- Le risque de déficience cognitive est largement « hérité » : Les chercheurs observent des taux de concordance de 63% et 52% chez les jumeaux monozygotes, 63% et 50% pour les jumeaux dizygotes de même sexe, et 42% et 29% pour les jumeaux de sexe différent.
- Des facteurs environnementaux influents : L'absence de différences substantielles dans ces taux de concordance entre jumeaux génétiquement identiques ou non identiques suggère aussi l'importance des facteurs environnementaux, au-delà de la génétique, dans la survenue de troubles cognitifs légers, sans démence, chez les personnes âgées.
Source: Journal of Alzheimer's Disease ahead of print 10 January 2012, doi: 10.3233/JAD-2011-111904. “Differential Distribution of Subjective and Objective Cognitive Impairment in the Population: A Nation-Wide Twin-Study” (Visuel © get4net - Fotolia.com)
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