La science-fiction ne compte plus ses récits de fin du monde comme elle ne compte plus les moyens par lesquels elle met fin à ce monde : apocalypse nucléaire, fin du pétrole, guerre bactériologique ou chimique, détérioration définitive de l’écosystème,… Parmi ces moyens, on trouve aussi les nanomachines devenues folles et ce, depuis l’invention même du concept au milieu des années 80 : K. Eric Drexler lui-même, dans son livre Engins de Création (1986), qui devint la bible des nanotechnologies, décrivait déjà une fin du monde possible à travers l’hypothèse du « grey goo » – des nanomachines hors de contrôle dévastent tout l’environnement en s’en servant comme de matière première pour créer peu à peu une infinité d’autres nanomachines.
Le tout servi par un trait qui témoigne d’une maîtrise tout à fait exceptionnelle des techniques artistiques tant traditionnelles qu’informatiques et qui reflète un sens de l’expression par la caricature que ne renierait pas Bill Sienkiewicz ; ou bien l’Olivier Ledroit d’une certaine époque pour la spontanéité du geste, voire peut-être même Simon Bisley ici et là. N’en jetons plus.
Reste les idées, ou plutôt leur absence : si Singularity 7 n’invente rien, il présente malgré tout un récit épique et à la conclusion pour le moins haute en couleurs. Bref, une lecture tout à fait recommandable.
(1) en français dans le texte. ↩
Note :
Cette chronique concerne l’édition originale de Singularity 7 publiée en fascicules de juillet à octobre 2004. L’édition en album de cette mini-série est enrichie d’une introduction par le chanteur Burton C. Bell du groupe de rock américain Fear Factory.
Singularity 7, Ben Templesmith, 2004
IDW Publishing, septembre 2010
104 pages, pas d’édition française à ce jour
- le site officiel de Ben Templesmith
- le blog de Ben Templesmith
- l’avis d’Onirique Comics