Un peu plus de dix-huit ans plus tard, désormais 30 ans et ayant vu tout ce que Spielberg a offert au cinéma en quarante ans de carrière, la Cinémathèque française nous offre à moi et tous mes semblables ayant grandi dans l’amour de ses films l’opportunité de revoir l’intégralité de son œuvre sur grand écran. Et en ce dimanche 5 février, quelques jours après avoir savouré les premières aventures d’Indiana Jones, c’est pour Jurassic Park que je me suis rendu rue de Bercy. Pour l’occasion, j’ai appelé ma sœur en souvenir de ce jour de 1993 et de cette séance jurassique au cinéma Jacques Tati, et c’est ensemble que nous nous sommes assis dans la salle Henri Langlois. Après avoir serré la main d’un camarade blogueur de Filmosphère, j’ai remarqué que l’homme aux sacs plastiques avait déjà investi sa place fétiche au premier rang. En faisant la queue avant d’entrer en salle, j’eus d’ailleurs l’occasion de constater la renommée de mon cinémaniaque préféré, entendant devant moi un couple parler de lui et se demander s’il serait là pour les dinosaures de Spielberg. A croire que bientôt, on ira même jusqu’à lui demander des autographes…
Revenons à nos moutons. Euh… à nos dinosaures. Combien de fois ai-je revu Jurassic Park depuis ma première découverte du film à 12 ans, je ne saurais le dire. Mais parce qu’il s’agit d’un de mes plus vieux souvenirs « cinéphiles » (je n’avais probablement pas grand-chose de cinéphile à l’époque), revoir le film sur grand écran aujourd’hui, dix-huit ans plus tard, a été une expérience incroyable et mémorable entre toutes. Lorsque les premières notes de John Williams se sont fait entendre sur le logo Universal (celui des années 90, le meilleur visuellement), mon état de jubilation a atteint son paroxysme. J’en aurais presque poussé un cri de joie. Je me suis demandé si je l’avais déjà vu en VO, et je crois bien que ce fut la première fois.
Dix-huit ans plus tard, j’ai regardé les dinosaures de Spielberg en me disant que malgré toutes les innovations technologiques et les prouesses techniques actuelles, on n’a jamais fait aussi bien en matière de dinosaures que ceux conçus par Stan Winston et Phil Tippett. On les croirait presque réels ces tyrannosaures, velociraptors et autres tricératops, plus qu’aucun autre conçus depuis. Mais Jurassic Park, ce n’est pas qu’une collection de dinos. C’est Jeff Goldblum et son cynisme plein d’humour. C’est Sam Neill et sa force tranquille. Ce sont les frissons, les peurs, les aventures. Pas étonnant que Jurassic Park ait toujours été un de mes films hollywoodiens préférés. Le revoir salle Langlois n’a fait que confirmer mon amour du film, jusqu’à la dernière seconde du générique, lorsque la lumière s’est rallumée sous les applaudissements enthousiastes d’une salle pleine du bonheur d’avoir pu revivre Jurassic Park au cinéma.
Certains, dont l’homme aux sacs plastiques, ont enchaîné juste derrière avec Le Monde Perdu, la suite toujours réalisée par Steven Spielberg. Mais pour moi, celui-là, c’est une autre histoire, déjà racontée.