Ces deux-là peuvent à peine se “sentir” mais ils doivent “composer” pour éviter la grande débacle à la droite européenne. Sur fond de crise et de campagne présidentielle française, ces deux leaders ultra-libéraux qui étouffent les peuples (parlez-en aux grecs) et servent les riches, ont choisi de mettre le “modèle allemand” au coeur du débat. Jusqu’à propulser la chancelière en quasi chef de guerre électorale pour le compte de l’UMP !
Et comme les déplacements de Sarkozy, elle ne coûte pas un euro au parti présidentiel … Joli tour de passe passe …
Mais retour de bâton, elle est lourdement critiquée par la presse allemande et fait l’objet d’une grande ironie sur tout l’échiquier. Car le geste de la chancelière embarrasse même les proches du président comme le conseiller spécial Guaino qui, désormais, affirme que ”dans la campagne présidentielle elle-même, je suis plus réservé …” Tu métonnes !
En coulisse les députés UMP coincent. Leur champion n’a pas décolé dans les sondages. Leurs permanences parlementaires bruissent après 5 années d’un Sarkozysme à géométrie variable et aux résultats nuls. La campagne ne démarre pas. Ils doivent donc réfléchir à leurs affiches sans logos ni partis (comme à leur habitude). Bref, ils anticipent une belle déroute !
Car comment expliquer à ses électeurs que l’Allemagne, c’est le paradis, qu’on va partager des impôts avec les allemands et que NON la chancelière n’est pas candidate en France mais qu’elle sert d’assistante respiratoire à l’UMP ?
Pour Die Welt, un titre évocateur : “Comment Angela Merkel s’est éprise d’un lourdaud“. Le journal revenait sur le fait que la chancelière a un temps comparé Sarkozy à l’acteur Louis de Funès, archétype du Français pour les Allemands … C’est dire !
Pour Süddeutsche Zeitung, Merkel est excessive et prend le risque de “brusquer” le candidat socialiste François Hollande, favori des sondages.
Pour Der Spiegel, le “flirt” entre Merkel et Sarkozy pourrait endommager la relation franco-allemande à terme …
etc.
Dans Le Monde, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, tente un rééquilibrage en forme de condamnation : ”Le gouvernement allemand est neutre et ne participe pas aux élections en France“, souligne-t-il.
François Hollande a répliqué aux dernières manifestations du tandem “Merkozy”. “Si Mme Merkel veut faire campagne pour Nicolas Sarkozy, elle a parfaitement le droit. Et si Nicolas Sarkozy veut que Mme Merkel participe à des meetings, puisqu’il est candidat, il a parfaitement le droit”, a-t-il ironisé.
Les commentateurs n’ont pas tardé à ajouter que la vraie question était de savoir “Pourquoi en a-t-il besoin ? “. Merkel, chancelière et chef conservatrice de la droite allemande, apporte un indice supplémentaire sur l’état de la droite française, fébrile au point de fusionner les deux pays le temps d’une élection et elle indique clairement aux Français son intuition que son prochain interlocuteur ne sera plus Sarkozy mais François Hollande.
Alors Merkel tenterait-elle d’influer sur l’avenir français ? Avant même de parler d’ingérence, félicitons-nous de ce que cela n’est tout simplement pas de très bon augure pour Sarkozy qui faisait petits bras à la télévision …