Conseil municipal : la polémique et la réalité
L'opposition municipale a beaucoup de mal à être constructive. Comme à son habitude, elle a passé son temps à dénigrer l'action de la
municipalité. Concernant certains élus, cela en est devenu pitoyable, ridicule et insipide.
J'avoue que si le cinéma de l'opposition m'a amusé un temps cela n'a pas duré et que ces gens sont devenus plutôt très ennuyeux, bien trop
ennuyeux pour passer une bonne soirée. La politique comme la société n'est plus ce qu'elle était, les valeurs d'écoute et de respect sont de l'histoire ancienne et l'on se vautre désormais bien
trop souvent dans le grotesque de l'insulte, des agressions verbales, et d'argumentations du niveau d'un journal de TF1 ou des délires d'un BHL, c'est dire !
L'art de la dialectique n'est pas le fort de ces gens là, tout simplement parce qu'ils ont une vision de l'adversaire héritée de siècles de guerres alors que notre époque appelle à revoir la conception fondée uniquement sur des rapports de force et malheureusement trop souvent sur le mépris de l'autre. Ces gens là se figent trop souvent sur des étiquettes. Ils vous cataloguent, vous rangent dans des cases dans lesquelles ils voudraient que vous restiez. Cela les rassure, ils ont trop de mal à comprendre la complexité du réel parce qu'ils la craignent, ils la fuient. Ils préfèrent les discours manichéens, d'un côté les bons, de l'autre les mauvais, d 'un côté une majorité municipale coupée des habitants, qui ne comprend rien, qui ne sait rien et qui ne fait rien et de l'autre une opposition qui sait tout, qui agit, qui est avec les gens.
En temps de crise, remarquez comme les discours de ce type fonctionnent bien, c'est tellement plus rassurant de simplifier le monde alors qu'au contraire et en
vérité il devient complexe. Mais ce n'est pas parce qu'il est complexe qu'on ne peut le comprendre, c'est parce qu'on ne veut pas le considérer comme complexe dans diverses
dimensions et mouvements, qu'on ne le comprend pas.
C'est cela qui est pitoyable. Que certains en soient encore à de tels schémas de pensée en dit long sur la crise de la politique. Pour ma part je considère le conflit démocratique comme une source de progrès pour l'action mais il a besoin d'un cadre qui lui permette de s'épanouir et de volontés partagées par les différents protagonistes. Or le système actuel ne conduit pas du tout les militants des organisations politiques à considérer que :
«Là où s’instaure une réelle politique de dialogue et de concertation, le regard sur l’autre change, les conflits deviennent des occasions de progrès pour chacun.»
Au contraire, les campagnes électorales telles qu'elles sont conçues , le suivisme de leaders, les petites phrases, le ralliement dogmatique à une idéologie, le sectarisme, sont des phénomènes trop courants mais que cependant et heureusement les citoyens rejettent de plus en plus.
J'essaie pour ma part d'éviter de polémiquer et de m'en tenir aux réalités. Lors du dernier conseil municipal, j'ai simplement rappelé que le projet de port de plaisance lié à celui de "la gare, coeur d'agglo" suscite de plus en plus d'intérêt auprès de nos concitoyens et notamment des entreprises et j'ai cité le fait que plusieurs entreprises locales (16 exactement) ont participé à l'assemblée générale de l'association que je préside en faveur du développement fluvial.
J'aurais pu ajouter aussi que la veille de cette rencontre, j'ai exposé devant une trentaine d'entrepreneurs du sud de l'Oise, quelques éléments sur les futurs développements possibles en terme d'économie fluviale.
Mon propos, je l'espère, a contribué à désamorcer la polémique lancée par un élu ex-UMP passé au parti radical qui affirmait que la municipalité n'avait aucun projet de développement économique. Emporté par ses diatribes, et enfermé dans son rôle de politicien, cet élu ne peut hélas reconnaître publiquement la vérité : c'est qu'aujourd'hui des villes de gauche comme des villes de droite ou encore sans étiquette ont toutes pris la mesure de ce que représentent les opportunités d'un développement de cette économie liée à notre rivière notamment avec le futur canal Seine-Nord. Cet élu a été invité plusieurs fois à apporter sa contribution à l'effort que j'entreprends avec d'autres pour sensibiliser nos concitoyens, les pouvoirs publics et le monde économique de l'intérêt de venir investir et se développer ici sur nos territoires. Cet élu qui clame sans cesse qu'il est du monde de l'entreprise n' a jamais daigné répondre à cette invitation...Il ya les paroles et il y a les actes.
Au contraire de cette attitude, j'ai trouvé des comportements constructifs, ouverts, venant d'élus de différentes communes dont la nôtre : ainsi le maire de Creil se bat pour un projet fluvial dont il est convaincu de la pertinence et je m'en réjouis parce que j'en suis convaincu aussi, et nous ne sommes pas les seuls : les milieux économiques ont pris la mesure de l'intérêt que représentent les territoires de l'agglomération creilloise et dressent des prospectives liées à la rivière, au TGV 2020, aux possibilités d'interconnexion et de multimodalité à la fois pour les passagers et les marchandises. Qui peut nier cette réalité, n'avons-nous pas avancé depuis quelques mois ?
Aurais-je dû comme ces élus qui fondent leur activité sur la polémique, dire au Maire de Creil qu'il a tort de soutenir ce projet simplement parce que je ne suis pas au Parti Socialiste, ou que Jean-Claude Villemain ne partage pas certaines de mes analyses politiques ? Aurais-je dû m'aligner sur les directives de telle ou telle organisation au risque de devenir l'instrument de systèmes qui dépassent trop souvent ceux qui y militent ? Je suis un homme libre et je crois que mes concitoyens ont pu le vérifier ces derniers mois. Là est l'essentiel. Je souhaite ainsi apporter ma pierre à l'édifice sans prétendre avoir raison, sans avoir la prétention de détenir la vérité, car au fil des ans j'ai appris que le partage vrai et sincère, l'humilité nous apportent à tous beaucoup plus que la prétention d'être porteur d'un message politique, qui a été en définitive dévoyé et sali, d'une noble cause qui a été trahie tant de fois et qui n'aura d'existence que par les actes de chacun débarrassés de la politique politicienne.
C'est dans les actes que se juge l'homme, ce sont dans nos actes que se jugera notre démocratie, cette démocratie réellement populaire, culturelle et éducatrice, humaine et libératrice pour laquelle nous allons devenir des millions à nous battre si nous voulons passer de l'inhumanité actuelle à une civilisation digne de ce nom.
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