A ben tiens, voilà enfin une denrée française qui s'exporte ! La droite devrait être contente. En dix ans le nombre de français partis vivre à l'étranger a augmenté de 50% !
C'est Gaspard Koenig, sur le site Atlantico qui nous révèle l'info.
"Une révolution silencieuse est en cours. A l’heure où l’on s’intéresse tant aux électeurs, j’aimerais vous parler de ceux qui ont déjà voté – avec leurs pieds. A l’heure où l’on parle beaucoup des dangers de l’immigration, j’aimerais vous parler d’un symptôme bien plus grave : l’émigration.
Le nombre de Français partis vivre à l’étranger est en hausse vertigineuse. En dix ans, il a augmenté de 50 % ; en 2011 seulement, de 6 % - un record. Officiellement, 1,6 million de Français résident hors de France, chiffre qu’il faut au moins multiplier par deux pour prendre en compte tous les Français non-inscrits sur les registres des consulats.
Parmi ces émigrés, les Londoniens, estimés à plus de 300 000, occupent de loin la première place. Ils sont accueillis à bras ouverts. Boris Johnson, le fougueux maire de Londres, s’est ainsi immédiatement saisi du débat sur la taxe Tobin pour inviter les banquiers français à émigrer (encore davantage) de l’autre côté de la Manche. « Si votre propre Président ne veut pas des emplois des opportunités et de la croissance économique que vous créez, nous, nous les prenons », a-t-il déclaré la semaine dernière.
Moi-même, je suis arrivé à Londres il y a près de trois ans. La plupart des compatriotes que je croise pensaient vivre une expérience de quelques mois, et sont finalement restés cinq, dix, vingt ans.
Pourquoi cet exil, qui est en train de prendre les proportions de pays en développement où les jeunes les plus dynamiques, les professionnels les plus brillants ne voient de salut que dans la fuite ?
Cessons d’abord de croire que les émigrés sont mus par la seule obsession d’échapper à l’impôt. Contrairement à la rengaine encore lue dans Le Monde daté de ce mardi, « l’exil fiscal » ne touche qu’une poignée d’ultrariches dotés de coûteux avocats fiscalites, qui ne valent guère la peine qu’on s’intéresse à eux. Au Royaume-Uni, pour les 99% de Français qui travaillent, l’imposition est, bon an, mal an, la même qu’en France - voire encore plus sévère, car la tranche supérieure d’imposition y est aujourd’hui plus élevée."