Controverse du jour : Le temps de parole des candidats

Publié le 07 février 2012 par Lyriciste

Le Front National a, comme toujours, envoyé une plainte écrite a l’attention des présidents de TF1 (Nonce Paolini) et de France Télévisions (Rémy Pflimlin) pour se plaindre d’un temps de parole inégal se basant sur les mesures effectuées par le CSA et rendues publiques la semaine dernière.

Les chiffres montrait que certaines chaînes y laissaient beaucoup plus de temps que d’autres à la parole politique (11h pour France 2 contre 1h15 pour TF1) sans pour autant que les candidats les plus populaires des sondages soient ceux qui parlent le plus sur chaque chaîne.

TF1 :

  • 24,4% pour François Hollande
  • 29,7% pour Nicolas Sarkozy
  • 4,2% pour Marine Le Pen

France 2 :

  • François Hollande 39% du temps de parole politique
  • Nicolas Sarkozy 22,9%
  • Marine Le Pen 2,6%

France 3 ;

  • 7,8% pour Marine Le Pen

France 5 :

  • 0,1% pour Marine Le Pen

France Ô ;

  • 5,7% pour Marine Le Pen

Partant de ce constat, Bruno Bilde, directeur de la communication de la campagne de Marine Le Pen, s’insurge et demande aux chaines d’inverser la tendance dans les semaines à venir :

Cette disparité (…) est contraire à la loi (…) Comme le précise le CSA, les chaînes ont jusqu’au 19 mars pour respecter l’équité. J’espère que d’ici cette date l’équilibre sera non seulement rétabli, mais aussi rattrapé entre Marine Le Pen et les autres candidats (…) Il ne faudrait pas oublier que Marine Le Pen est entourée d’une équipe de campagne, de sept porte-parole, sans compter la direction du Front National qu’elle préside »

Dans le même temps, Arlette Chabot (ex-de France Télé), avoue dans une interview pour LePoint.fr la difficulté qu’ont les programmateurs télé et radio a se plier à l’équité du temps de parole des candidats :

Dès lors que le Conseil constitutionnel aura publié la liste officielle des candidats à la présidence de la République, les radios et les télévisions devront assurer le même temps d’antenne pour tous (…) A partir du 6 avril, on passera à l’égalité stricte dans les mêmes créneaux horaires. Ca devient impossible à gérer tant il y a de candidats. Donc, pour éviter la faute, on restreint la politique. Ces règles sont obsolètes. Elles correspondent à une époque où l’opposition n’avait pas accès à la télévision et où il n’y avait que l’ORTF et deux stations périphériques (…) Il faut que les citoyens prennent conscience que nous ne pouvons plus faire notre travail comme on voudrait le faire. Nous sommes en 2012, la réglementation actuelle est irresponsable (…) J’ose le dire, tout cela est antidémocratique ! Les journalistes sont des gens responsables. Si on nous laisse faire, on fera parler tous ceux qui vont jouer un rôle dans cette campagne« 

Début janvier, c’était Claude Sérillon dénonçait « des comptes d’apothicaires modernes » pour « mettre sous tutelle la presse audiovisuelle » dans les colonnes de Libération. Quelques jours plus tard, Laurent Ruquier installait un compteur pour mesurer le temps de parole des politiques dans « On n’est pas couché » sur France 2.

Même Jean-Michel Aphatie y va de sa critique dans l’émission »La Médiasphère » sur LCI, dans laquelle il s’insurge contre « une bêtise française incroyable »